Voici la première version du Background de Lacoïlh, cette version est encore en cours de révision et pourrait voir certains détails modifiés, mais si vous avez des remarques, conseils ou critiques à faire je suis preneur tant qu'ils pourront me permettre de rendre le texte encore meilleur. Sur ce bonne lecture.
******
Le convoi voyageait en une longue file indienne. Depuis peu la route avait laissé place à un étroit chemin de montagne longeant les parois escarpées des Annulii. C’était un itinéraire connu de peu de gens qui permettait d’accéder aux royaumes intérieurs sans avoir à faire un détour jusqu’à la porte du Phénix qui était à plusieurs lieus de là.
Le groupe était composé d’une vingtaine d’hommes et de femmes, pour la plupart des soldats. En cette période Chrace était devenue une région peu sûre, de nombreuses bandes de pilleurs elfes noirs rôdaient et une grosse partie des Chraciens était mobilisée pour neutraliser cette menace. Dix hommes du célèbre régiment des Lions Blancs de Chrace accompagnaient ce convoi. Les Annulii n’avaient plus aucun secret pour eux et ils formaient ce qui était sans doute la meilleure infanterie de tout Ulthuan.
Au sein de ces dix braves se trouvait un jeune et impétueux elfe du nom de Lacoïlh. Tout au plus âgé d’une cinquantaine d’année, il était pourvu d’un physique plus qu’atypique chez les elfes. La carrure athlétique, large d’épaule, des bras musculeux, Lacoïlh avait un gabarit bien supérieur à bon nombre des représentants de sa race. Son visage aux traits fins encadré par son épaisse chevelure blonde, son port altier et son regard profond lui donnaient un charisme naturel. Il était fier, peut être trop même, ce qui pouvait le laisser paraître hautain aux regards des autres. C’était aussi quelqu’un doté d’un fort sens de l’honneur et d’une bravoure à toute épreuve.
Lacoïlh était dés le plus jeune âge destiné à un grand avenir, et il montrait déjà des signes qui ne trompaient pas. Tout juste sorti de l’adolescence il désirait déjà entrer au sein de l’élite de son royaume, les Lions Blancs de Chrace. Mais pour cela tout candidat devait passer une terrible épreuve : Ramener la peau d’un de ces majestueux félins, dont le régiment tire son nom. C’est seulement au terme de cette épreuve qu’un elfe est jugé digne d’intégrer le régiment.
Lacoïlh mis plusieurs jours rien qu’à trouver la piste d’un de ces fauves. Après quelques heures il trouva enfin la tanière de la bête. C’était un animal splendide, à la robe blanche comme les plus haute cimes des Annulii, au regard couleur or et à la crinière épaisse. Il était capable de tuer un elfe d’un coup de patte ou de le déchiqueter de ses crocs acérés. Bien que pris d’un doute, Lacoïlh ne baissa pas les bras et il vint défier la bête. Celle-ci lui bondit dessus comme sur une proie, Lacoïlh parvint à esquiver au dernier moment et se jeta à son tour sur elle. Il cramponna ses deux mains autour du cou du lion pour tenter de l’étrangler, mais ce dernier l’envoya rouler dans la poussière. Sonné, le jeune elfe était sans défenses devant la bête qui le chargeait. Le lion donna un puissant coup de patte qui creusa de larges sillons sanglants dans l’épaule de Lacoïlh, et qui laissa pendre mollement son bras gauche. Handicapé de la sorte, les chances déjà maigres pour qu’il abatte une telle bête devinrent quasi nulles. Pourtant alors que le lion allait lui donner le coup de grâce en lui plantant ses crocs dans la gorge Lacoïlh parvint à se saisir d’une pierre et la fracassa sur le crâne de la bête. Il répéta cela à plusieurs reprises jusqu’à ce que celle-ci s’effondre. Il ne se releva pas tout de suite, et resta plusieurs heures durant allongé à côté de la bête. Son épaule le faisait atrocement souffrir, il décida donc de passer la nuit dans la tanière. Au petit matin il pu enfin repartir emmenant avec lui le trophée de sa chasse, la fourrure qui depuis orne ses épaules.
Le convoi entama la traversée d’une étroite vallée boisée de pins. Aucun elfe ne disait le moindre mot, la vallée tout entière était plongée dans le silence ce qui n’était pas normal aux yeux du capitaine, Déoril. Ce vétéran d’un naturel fort chaleureux n’avait pas son pareil pour sentir quand quelque chose ne tournait pas rond. Il ordonna au convoi de stopper et fit signe à ses hommes de former un cordon de défense. Soudain il y eut un grincement et un des pins géants chuta avec fracas bloquant la route juste devant le convoi. C’est à cet instant qu’un cor retentit et qu’une trentaine de silhouettes émergèrent de la pénombre.
Déoril ordonna à ses hommes de rester sur place et de se couvrir de leur cape. En réponse à cela plusieurs volées de carreaux s’abattirent sur le convoi. Les Lions Blancs protégés derrière leur épaisse cape n’avaient presque rien à craindre, mais les autres membres du convoi étaient plus vulnérables. Un des archers s’écroula, un carreau fiché dans la gorge, un autre gisait à terre, touché à la cuisse et un des Lions Blancs avait quand à lui avait vu l’un des projectiles percer sa cape et se planter dans son épaule.
La première vague Druchii fut très vite sur eux, les pillards elfes noirs se jetèrent toutes lame dehors sur leurs cousins en infériorité numérique. Mais aucun d’eux ne faisait le poids face aux Lions Blancs, les haches de bûcherons décrivirent des arcs et vinrent cueillir les Druchii imprudents. Cela ne freina pas pour autant les elfes noirs et la seconde ligne vint prendre place. Un premier Lion Blanc s’écroula, une profonde estafilade à l’abdomen.
Les combats étaient d’une violence inouïe, Lacoïlh non loin de Déoril ne pouvait qu’admirer avec quelle aisance son capitaine maniait sa hache. Le jeune Lion Blanc fit face à deux Corsaires, d’un revers de sa hache il désarma le premier, mais le second avait déjà passé au travers de sa garde et aller abattre ses deux lames recourbées. Mais avant qu’elles n’atteignent Lacoïlh le corsaire fut fauché par la hache de Déoril. Le vieux capitaine lança un regard amusé au jeune elfe avant de se tourner à nouveau face aux Druchii qui menaçaient de les déborder. Lacoïlh n’eut pas vraiment le temps de reprendre ses esprits car le premier Corsaire qu’il avait désarmé se jeta sur lui et tenta de percer sa cotte de maille avec une dague. Les deux combattants chutèrent lourdement au sol, le druchii le saisit à la gorge et lui bloqua les bras avec ses cuisses. Mais Lacoïlh avait d’autres ressources et il lui balança un puissant coup de casque alors que ce dernier était penché sur lui. L’elfe noir étant sonné il relâcha sa prise, Lacoïlh en profita pour le mettre à terre et lui donner le coup de grâce de sa hache.
Quand il se remit debout il jeta un regard circulaire afin d’évaluer la tournure des évènements. Les elfes noirs avaient essuyé de lourdes pertes, mais il ne restait plus que trois lions blancs, dont Lacoïlh et Déoril. Les archers étaient tous morts, quand aux derniers lanciers ils tentaient de remplir les brèches. Bel Arnil, le mage affrontait dans un duel de magie une sorcière druchii. Les puissants sortilèges se succédaient et emplissaient l’air d’une tension qui était pour le moins palpable. A mesure que le combat perdurait la sorcière semblait emmagasiner toujours plus d’énergie tandis que le mage était obligé de puiser toujours plus dans les vents de magie. Ce qui devait arriver arriva, la sorcière déchaîna ses énergies impies qui frappèrent de plein fouet Bel Arnil, ne laissant de lui qu’un cadavre calciné. Une longue lamentation monta des rangs Asur, tandis que les Druchii semblaient à nouveau galvanisés.
Lacoïlh entendit un sifflement significatif qui fut suivi d’une vive douleur à l’abdomen, quand il baissa les yeux il vit l’empenne noir dépasser de sa cotte de maille. L’instant d’après une nouvelle douleur se propagea dans son épaule alors qu’un second carreau mordait sa chair. D’un geste rageur il tenta d’arracher un des projectiles mais il était trop profondément enfoncé. Sa cotte de maille était déjà poissée de sang et sa vision commençait à se troubler. Il tituba quelques pas avant de trébucher et de se retrouver face contre terre.
A cet instant une forme sombre quitta les fourrés pour se jeter sur lui, au dernier moment il se releva et bloqua la dague qui se dirigeait tout droit vers sa nuque avec le manche de sa hache. Il faisait face à une ombre. Ces elfes noirs avaient une bien sombre réputation, il se disait que ce clan avait tourné le dos à la civilisation et vivait dans les régions les plus inhospitalières de Naggaroth. Alors que les deux combattants luttaient pour prendre le dessus l’un sur l’autre, leurs deux regards se croisèrent, Lacoïlh ne décela dans celui de son adversaire qu’un profond ressentiment et une haine singulière. Le Druchii finit par se libérer de sa prise, il fit tourner sa dague dans sa main prêt à poignarder l’Asur. A cet instant Lacoïlh fit preuve d’une certaine dextérité, au dernier moment il se coucha sur le dos, esquivant la pointe de la dague d’un cheveu et frappa le Druchii au visage de ses deux pieds joints, l’envoyant chuter quelques mètres plus loin. Au prix de beaucoup d’efforts il parvint à se relever, ses jambes fléchirent mais il parvint tout de même à rester debout. L’ombre était étendu en face de lui, inerte, dans sa chute sa tête avait heurté un rocher, et du sang coulait de son cuir chevelu.
La douleur devenait de plus en plus insupportable, à tel point qu’il en oublia les combats autour de lui. Ses membres étaient engourdis et ses yeux étaient comme couvert d’un voile opaque. Il parvint à prendre appui contre un arbre et se laissa glisser le dos contre son écorce. A chaque inspiration ses poumons le brûlaient, la sueur dégoulinait de son front et il était pris successivement d’insupportables bouffées de chaleur et de frissons glacials. Il ne pu réprimer un haut-le-cœur et se vomi dessus. Sa tête tournait à tel point qu’il finit par sombrer dans l’inconscience.
Quand il rouvrit les yeux il faisait nuit noire, un vent froid lui arracha un frisson. Il tenta de se relever, mais la douleur se réveilla et le cloua au sol. Il ne pu dire combien d’heures il était resté inconscient et il lui fallut un certain temps pour remettre en place tout ce qui c’était passé. Ne pouvant pas encore se relever il rampa sur le côté jusqu’au premier corps, c’était celui d’un Druchii, il était déjà raide et sa peau était presque bleue. Il continua de ramper et arriva jusqu’à la position qu’ils avaient tenue. Les corps des autres hauts elfes gisaient encore où ils étaient tombés, eux aussi raidis par le froid. Parmi les corps il tomba sur celui de Déoril, le choc fut terrible car le vieux capitaine avait été comme un père pour lui. Des larmes coulèrent le long des joues de Lacoïlh tandis qu’il serrait les poings, à tel point que ses phalanges blanchissaient. Il poussa un hurlement de rage et finit par comprendre ce qui c’était passé.
Les Druchii les avaient sûrement repéré il y a de cela plusieurs jours, ils n’avaient eu qu’à tendre une embuscade dans un endroit opportun. Mais que pouvaient ils bien vouloir ? Et pourquoi lui n’était pas mort ? Soudain avec la lune qui brillait haut dans le ciel il vit son reflet sur le heaume d’un des lanciers. Son teint était si livide que les Druchii le crurent sûrement mort. A ce moment là, bien plus que la douleur physique, le sentiment d’avoir failli à sa mission et d’avoir laissé des frères mourir l’anéanti. Il ne pu se pardonner une telle faiblesse. Difficilement il se releva, et malgré le chagrin, la douleur et les remords il jura que le jour venu il rachèterait son honneur bafoué. C’est en ce jour que débuta le long exil de Lacoïlh qui devait le conduire au-delà des océans et le confronter à d’innombrables périls.