[Candidature] La fin de la Compagnie Blanche

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Salut les loulous, comme promis, voici le texte décrivant la fin de la Compagnie Blanche qui servira de BG collectif pour nos membres désirant rejoindre vos rangs.
Comme expliqué IG, il est un poil long, je le sépare donc en plusieurs posts pour une meilleure lisibilité. Voici donc les trois premiers "chapitres" de notre histoire. Les deux derniers sont en cours d'acceptation interne, je devrais pouvoir les poster d'ici la fin du week end. Une fois le texte publié dans son entier, nous remplirons tous le questionnaire HRP.
Poutoux les loulous, et bonne lecture
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« - Et là, cette espèce de gros naze nous toise de son air le plus méprisant –vous imaginez ce que ça peut donner avec ces tarlouzes aux oreilles pointues, désolé cap’taine… Ahem… Bref, donc, je disais, il nous toise, comme ça, lâche un ‘ha ha ha ! bande d’imbéciles, ce n’est qu’une égratignure, vous ne sortirez pas vivants de cet affrontement’, et tombe raide mort au sol dans un grand fracas de métal froissé. Bon, la mission en elle-même était perrave, hein, j’aime pas me balader en Ellyrion, cet endroit rendrait une hyène neurasthénique, mais ça, c’était à mourir de rire, sans mauvais jeu de mot, bien sûr… »

Gloussant à l’évocation de ce souvenir plaisant, Maeve se resservit une bière, qu’elle engloutit cul-sec avant de lâcher un rot sonore. De grands éclats de rire lui répondirent.

De son bureau au fond de la pièce, Danica Von Britter, capitaine de la Compagnie Blanche, leva les yeux au ciel et toussota pour dissimuler son sourire. Ces nains… le monde pouvait bien s’écrouler autour d’eux, tant qu’il leur restait de la bière, rien ne pouvait altérer leur moral.

Et pourtant, les raisons ne manquaient pas de désespérer : la guerre s’était intensifiée depuis quelques mois, les incursions des forces de la Destruction se faisaient toujours plus nombreuses, toujours plus violentes, toujours plus sanglantes. Pour l’instant, l’alliance de l’Ordre parvenait à résister à ces assauts, mais au prix de nombreuses vies humaines. L’armée de Karl Franz 1e était exsangue, épuisée, démoralisée.

Pas étonnant, en ces circonstances, que la Compagnie soit envoyée aux endroits les plus chauds pour y mourir à la place des soldats « légitimes » de la Reiksguard… c’était, comme son prédécesseur aimait à le dire, la rançon du succès. Toutefois, leur grande efficacité ne rendait pas ces hommes et femmes immortels, et la Compagnie avait souffert de lourdes pertes. Cette pensée arracha un grognement à Danica. Lourdes pertes… Lourdes pertes ! Qui cherchait-elle à tromper ? Cette foutue guerre avait décimé ses effectifs !

Elle parcourut la salle commune du regard, s’arrêtant sur chaque groupe de présents. Au fond, près de la cheminée, les sœurs Angaina, Calenmiriel et Siobhàn, discutaient à voix basse tout en affûtant leurs lames sous l’œil attentif du lion blanc Chulain. Devant la fenêtre, Wilhelmina et Raesene jouaient aux cartes, et à voir la couleur des joues de la jeune épéiste, ils ne devaient pas parler de la météo… Affalé sur une table, le jeune nain Kardel se morfondait devant un tonnelet de Bugmann… la dernière femme de sa vie venait de le larguer pour un client plus riche et moins poilu. Au bar, les survivants du clan Rockhammer, Maeve et son patriarche Ruarch, agrémentaient leur beuverie de souvenirs de missions à l’intention du prêtre guerrier Finsternis.

Une fois encore, Danica leva les yeux au ciel, et se demanda, non sans une profonde inquiétude, où pouvaient bien être ses lieutenants. Le grand Théogoniste de Sigmar avait eu vent de la construction d’un temple du Chaos au Haut Col quelques semaines auparavant, et avait réquisitionné son assistance de pour en savoir plus à ce sujet. Aussi avait-elle envoyé Melkion, Grumdnir, Raknarr et Kryssivic sur place pour enquêter. Logiquement, ils auraient dû rentrer faire leur rapport la veille, or il n’était pas dans leurs habitudes d’être aussi en retard. Elle bouillait de prendre la tête d’une une petite expédition et de partir à leur recherche, mais la Compagnie était assigné à résidence… Elle serra les poings. Combien de temps ce repos forcé en capitale allait-il durer ? Deux jours déjà qu’ils marinaient au quartier général, et toujours aucun nouvel ordre de mission n’était tombé, alors que le sort de ses meilleurs hommes était incertain, et que l’Empire était assiégé. Si cela continuait de la sorte, la réserve de bière allait fondre comme neige au soleil, et la frustration allait pousser ses hommes à commettre des imprudences, voire pire.

Soudainement, la porte s’ouvrit avec fracas, interrompant toute activité dans la salle. Une femme de haute taille, vêtue d’un manteau sombre et d’un chapeau à large bord, entra d’un pas décidé et se dirigea droit vers le bureau de la capitaine. Danica la suivit du regard, sourcils froncés. Cette silhouette lui était vaguement familière, mais elle ne parvenait pas à la replacer, et le chapeau l’empêchait de voir clairement son visage. Plusieurs gardes entrèrent à la suite de l’inconnue et prirent position de chaque côté de la porte. La grande femme vint ensuite se planter devant Danica, qui put enfin apercevoir son visage, et se fendit d’un large sourire.

« - Brenna ! Nom d’un snotling écrasé, que c’est bon de te voir ! je ne… »

La dénommée Brenna l’interrompit d’une voix tranchante comme une lame de couteau.

« - Prêtresse guerrière Danica Von Britter, par l’autorité que me confère ma fonction de grande inquisitrice, tes hommes et toi êtes placés aux arrêts. »

Un grand blanc suivit cette déclaration pour le moins inattendue, puis Danica éclata de rire.

« - Bien joué, elle était presque bonne, j’ai failli tomber dans le… »

L’inquisitrice lui coupa une fois encore la parole.

« - Ceci n’est pas une plaisanterie, et ceci n’est pas un exercice. Veuillez nous remettre toutes vos armes et nous suivre immédiatement. »

Elle leva la main pour interrompre les exclamations indignées qui fusèrent de chaque coin de la salle.

« - Et veuillez obtempérer sans faire d’histoire, nous avons toute autorité pour employer la force si cela s’avère nécessaire. Soyez raisonnables et ne rendez pas les choses plus difficiles pour vous, toute résistance serait futile, et ne changerait en rien l’issue de cette rencontre. »

Le silence retomba dans la pièce, et le regard de chaque membre de la Compagnie se tourna vers Danica, dans l’attente d’ordres. La prêtresse guerrière scruta une dernière fois le visage de son interlocutrice, elle exsudait l’assurance. A l’évidence, elle se sentait dans son bon droit, et ne doutait pas un seul instant de la validité de sa mission. Résister maintenant serait, comme Brenna l’avait prédit, totalement inutile. Certains de ses hommes pourraient être blessés, voire pire, et ils finiraient quand même en geôle. Autant obtempérer pour l’instant, et tâcher découvrir le fin mot de l’histoire abracadabrante au plus vite.

Faisant très attention à garder un visage impassible, Danica quitta sa chaise et tendit les bras pour qu’on lui entrave les poignets. D’un signe de tête, elle encouragea ses hommes à faire de même. Deux gardes vinrent se poster à ses côtés, pour l’escorter hors du bâtiment. Avant de sortir, elle s’arrêta au milieu de la pièce et apostropha l’inquisitrice, il était hors de question qu’elle se laisse emmener comme une vulgaire criminelle sans savoir de quoi on accusait son unité.

« - Peut-on au moins savoir pour quel motif tu nous arrêtes, Inquisitrice ? »

Dans sa bouche, le mot sonnait presque comme une insulte, elle bouillait de rage et rêvait d’en découdre, ne serait-ce que verbalement, avec cette femme qui les traitait elle et ses hommes comme les derniers des hérétiques. Ses espoirs furent toutefois déçus, Brenna ne prit pas la peine de relever. L’air aussi intéressé que si elle propageait les derniers commérages de la haute société, elle asséna sa réponse comme un coup de massue.

« - Comme si tu ne le savais pas, traîtresse. Mais tu as raison, la procédure exige que les chefs d’accusation soient énoncés aux prévenus lors de leur arrestation. Danica Von Britter, tes hommes et toi allez être jugés pour les crimes suivants : haute trahison, pratique et propagation de religion hérétique et interdite, corruption de la population. Que Sigmar prenne pitié de vos misérables carcasses. »

« - Nom d’une ribaude sans morpions, Grum, magne-toi de sortir ce foutu torchon avant que je ne perde patience et que je ne crame le cul de tous ces pécores qui nous bloquent la voie ! »

Melkion, dit l’Ardent, n’était pas réputé pour sa patience, ni pour son bon caractère, et là, il était sérieusement énervé. Ses compagnons et lui avaient plus de deux jours de retard sur leur date de retour prévue, et s’il y avait bien une chose qu’il détestait (enfin, à part le froid, l’eau, le chou et les gens), c’était le manque de ponctualité. Il se réservait le droit de torturer à plaisir toute nouvelle recrue qui avait le malheur d’arriver ne serait-ce qu’une minute en retard au champ d’entraînement, parce que lui-même était toujours d’une ponctualité impeccable. La patronne allait le massacrer, et elle aurait raison, si elle ne les avait pas déjà déclarés officiellement morts au combat et distribué leur solde aux survivants…

Une nouvelle fois, il parcourut d’un œil torve la marée de véhicules qui séparait leur charriot de l’entrée principale d’Altdorf et poussa un soupir excédé : en une heure, ils avaient dû progresser de quelques centaines de mètres au grand maximum. Il se tourna vers le nain Grumdnir, qui pour l’instant fouillait fébrilement l’arrière de la carriole à la recherche de l’étendard de la Compagnie.

« - Bordel Grum, me dis pas que t’as encore paumé ce foutu torchon, et qu’on va devoir faire la queue comme tout le monde pour rentrer à la maison ! Je te préviens, si la patronne ne t’écorche pas vif pour cette boulette, je m’occuperai personnellement de ton cas, et ça va pas être joli, autant te prévenir tout de suite ! »

« - Oulala arrête Mel, j’ai trop peur, par Grimnir, c’est horrible c’est affreux je tremble regarde j’arrive plus à bouger. Et si t’arrêtais d’râler comme une gonzesse et tu venais m’filer un coup d’patte, tu crois pas qu’on irait plus vite ? Et nom d’un squig édenté, arrête de traiter notre étendard de torchon ! C’est notre sauf-conduit pour le QG, alors un peu de respect ou j’te colle un pain dans les gencives ! »

A ses côtés, le répurgateur Kryssivic leva les yeux au ciel et implora Sigmar de lui donner de la patience. Deux semaines qu’il supportait les chamailleries incessantes entre le mage flamboyant et le brise-fer, et il commençait sérieusement à saturer. Il considéra les achever dans l’instant pour abréger les souffrances de tout le monde, puis il se rappela ce que cet acte miséricordieux entraînerait comme paperasse, et abandonna l’idée à contre cœur. Il avait suffisamment de retard dans ce domaine sans se rajouter du travail inutilement. Il devrait se contenter d’être, une fois encore, la voix de la raison.

« - On se calme les filles, je vous rappelle que dans six jours à peine ce sera Sigmarzeit, il était certain que l’on allait se heurter à un trafic très dense à l’entrée de la capitale. Sa majesté a réquisitionné tous les cuisiniers et les amuseurs du Reikland pour le grand banquet qui sera donné sur la place du marché, ça en fait, du monde… Alors on respire un grand coup et on se calme avant d’en venir aux mains, d’accord ? Tiens, d’ailleurs voilà qui me fait penser, je me demande s’ils vont procéder aux exécutions avant le déjeuner cette année encore, j’espère que non, la décapitation ratée de l’année dernière a coupé l’appétit de presque tout le monde… »

Grumdnir se détourna un instant de son coffre pour lancer un regard noir à Melkion toujours occupé à vitupérer contre l’embouteillage avant de lui répondre.

« - J’en ai entendu parler ouais. J’y étais pas, mais Maeve m’a dit qu’c’était bien crado et qu’elle avait failli gerber. Et tu connais ma sœur, hein, pour qu’elle réagisse comme ça, fallait vraiment qu’ce soit dégueu. Bon, je suis certain de l’avoir rangé avant notre départ, il devrait être dans l’coin… Rak, tu l’aurais pas vu par hasard en rangeant tes mines et tes tourelles ?»

Assis à côté du magister à l’avant du charriot, l’ingénieur nain secoua la tête sans lever les yeux de l’arquebuse qu’il était en train de nettoyer avec soin.

« - Dans mon souvenir, tu l’as rangé dans l’autre coffre, celui cerclé de fer. Et elle ne m’avait pas semblé si immonde que ça, cette exécution. Certes, le bourreau a dû s’y reprendre à plusieurs fois pour arriver à couper la tête, et ça giclait un peu partout quand il ratait le cou et qu’il faisait sauter un morceau de crâne, mais bon, il faut dire que le condamné n’y mettait pas du sien non plus, il n’arrêtait pas de gigoter et de hurler, ça déconcentrerait le meilleur d’entre nous… tiens, ça se dégage devant, dépêche-toi d’avancer Mel, qu’on ne se fasse pas prendre la place. »

Gloussant à la description de son camarade, Grumdnir reporta ses recherches dans le coffre en question, et poussa un cri de victoire quand il trouva enfin la bannière. Melkion leva les yeux au ciel, grommela quelque chose d’inintelligible qui ressemblait vaguement à un « il était foutrement temps » et fit claquer les rênes pour faire avancer le charriot. Quelques instants plus tard, ils étaient pratiquement arrivés au poste de garde de l’entrée principale et l’étendard était presque fixé à sa hampe, prêt à être brandi pour s’assurer un passage sans encombre.

Kryssivic parcourut rapidement le grand panneau d’affichage situé à côté de la guérite pour s’informer des dernières nouvelles officielles de la cité. Arrivé presque au bout de sa lecture, son visage perdit toute couleur, et il lâcha un chapelet de jurons. Alertés, ses camarades suivirent son regard et découvrirent ce qui l’avait mis dans cet état : tout en bas du panneau, dans la section « justice », des avis de recherche à leur nom étaient affichés. L’article attenant expliquait que la Compagnie Blanche allait être jugée au cours des six jours à venir pour haute trahison, pratique et propagation de religion hérétique et interdite, et corruption de la population de Hochnar. Tous les membres de l’unité n’ayant pas encore été appréhendés, les citoyens étaient encouragés à appeler la garde dès qu’ils apercevaient les personnes présentées sur les avis.

Du choc, Grumdnir laissa tomber la bannière au fond du charriot, il était à présent hors de question de la sortir en public… Raknarr laissa échapper un long sifflement, se gratta la barbe et se tourna vers ses compagnons.

« - Eh beh, en voilà une histoire sans queue ni tête ! Qu’est-ce que c’est que ces accusations à la noix ? La patronne doit fulminer… Et nous, que fait-on du coup ? »

C’est un Melkion étrangement calme qui lui répondit.

« - On calte de là vite fait avant de se faire chopper par ces tapettes en armure qui se prennent pour des soldats. On n’a plus rien à foutre ici ».

« - Nom, âge et profession. »

Assise en face d’elle dans la salle d’interrogatoire, Brenna affûtait sa plume en attendant sa réponse. Danica leva les yeux au ciel, elle n’était pas du genre patiente, et la situation commençait sérieusement à lui porter sur les nerfs.

« - Bordel de merde Brenna, à quoi tu joues ? Tu sais tout cela, aussi bien que moi, alors arrête de tourner autour du pot, et pose tes questions, qu’on en finisse avec cette mascarade ridicule ! »

« - Je viens de t’en poser une, je veux ton nom, ton âge, et ta profession. Ne me fais pas me répéter, j’ai… »

« - Tu as horreur de ça, je sais, tout comme je sais que tu as une marque de naissance dans le pli de l’aine, et que tu as peur des feux d’artifice depuis toute petite à cause du bruit qu’ils font quand on les allume ! Nom d’un bestigor imberbe, tu es ma sœur Brenna, tu connais mon nom, puisque c’est le même que le tien, tu connais mon âge puisque tu as le même à quelques minutes près, et tu m’as suffisamment chambrée quand j’ai commencé mon noviciat pour savoir exactement quelle est ma profession ! »

Se rendant compte que sa voix avait progressivement enflé jusqu’à muer en un cri, Danica ferma les yeux, prit une profonde inspiration et compta jusqu’à dix. Lorsqu’elle porta à nouveau son regard sur l’inquisitrice, elle avait retrouvé un semblant de calme.

« - Tu as tort prêtresse guerrière, je ne te connais pas. Ou du moins, je ne connais pas la personne que tu es devenue. Tu ressembles peut-être à ma sœur, mais tu n’es pas elle. Ma sœur n’aurait jamais été accusée d’hérésie, elle aurait préféré mourir plutôt que de se livrer à l’influence ignoble du Chaos. Alors, puisque tu n’es pas ma sœur, donne-moi ton nom, ton âge, et ta profession. »

« - Me livrer à l’influence ignoble du Chaos ? » En un instant, le fragile vernis de calme vola en éclat, et Danica fut à nouveau submergée par la colère. « Me livrer à l’influence ignoble du Chaos ? J’ai dédié ma vie à Sigmar, loué soit son nom, je risque ma peau –et celle de mes troupes- tous les jours pour combattre le Chaos, où qu’il soit et sous toutes ses formes, j’ai manqué crever je ne sais combien de fois aux mains des agents des forces de la Destruction, et tu oses m’accuser de me livrer à l’influence ignoble du Chaos ? Si tu n’étais pas ma sœur, je te jetterais le gant sur le champ, Inquisitrice ! »

Brenna leva les yeux de ses notes et transperça sa sœur d’un regard polaire.

« - Oh, je t’en prie Danica, ne prends pas cet air de pucelle effarouchée avec moi, je passe ma vie à interroger des citoyens d’apparence honnêtes, et dans l’immense majorité des cas, ils sont coupables de ce dont on les accuse, pourquoi ne le serais-tu pas aussi ? J’ai des dizaines de témoins qui affirment vous avoir vus convaincre d’honnêtes citoyens de rejoindre votre culte hérétique, ou les tuer en cas de refus de leur part ! »

Danica ferma les yeux et se passa une main lasse sur le front. Elle sentait la migraine poindre à l’arrière de son crâne. Cette histoire n’avait décidément pas de sens.

« - J’aimerais bien savoir qui sont ces témoins dont tu parles. A l’évidence, ils mentent, tous autant qu’ils sont. Que Sigmar me foudroie dans l’instant si je mens, ni mes hommes ni moi n’avons jamais convaincu ou forcé qui que ce soit à pactiser avec le Chaos. »

Evidemment, aucun éclair divin ne frappa la prêtresse-guerrière, mais son interlocutrice ne sembla pas y faire attention. Les yeux fixés sur son procès verbal d’audition, elle continuait de poser ses questions comme si de rien n’était.

« - N’avez-vous pas sévi dernièrement dans la région d’Hochnar ? »

« - Si, bien sûr. Le capitaine de la garnison d’Ostland nous a envoyés y aider les soldats du Griffon, apparemment ils ne s’en sortaient pas. Il faut dire qu’entre les raids des barbares du nord, les incursions du Chaos et l’épidémie de peste, il leur aurait fallu trois fois plus d’effectifs pour arriver à tout gérer. Quant aux locaux… ils étaient tous terrifiés, et on courait tout droit à la jacquerie. Notre mission sur place était d’éliminer la menace Norse et d’écraser dans l’œuf toute insurrection éventuelle, et c’est ce qu’on a fait. Des témoins nous ont vu tuer des gens tu dis ? Ce devait être à ce moment-là. On a dû agir pour éviter que la garnison entière ne se fasse égorger dans son sommeil par une foule de paysans à moitié fous de peur.
Après ça… on était en train de plier bagage, et puis ce prêtre est venu me voir, il voulait organiser une cérémonie à l’oratoire de Sigmar, pour, je cite, remettre ses ouailles sur le droit chemin. Mes hommes et moi étions en quelque sorte devenus des héros locaux depuis que nous avions botté le fondement des envahisseurs, aussi notre parole avait un certain poids. Alors il m’a demandé d’utiliser cette popularité nouvellement acquise pour convaincre les gens d’y aller. Je n’étais pas très chaude au début, on avait déjà reçu un nouvel ordre de mission urgent, et puis ça n’a jamais été dans mon caractère de forcer qui que ce soit à croire, ou même à pratiquer. Mais il est revenu à la charge, arguant que tout ce que j’avais à faire, c’était de les faire venir. Lui se chargerait ensuite de les convaincre de se tourner à nouveau vers Sigmar. J’ai fini par accepter. J’ai envoyé mes gars en Chrace et je suis restée un jour de plus pour parler aux responsables locaux. Une fois que ça a été fait, je ne me suis pas attardée pour voir si ça avait marché, je me suis envolée vers Ulthuann, et je n’ai plus jamais entendu parler d’Hochnar… Enfin, jusqu’à aujourd’hui. »

Les sourcils froncés, Danica réfléchissait à toute vitesse. Elle ne voyait pas en quoi leurs actions avaient pu paraître suspectes, à moins que… Soudainement, elle se frappa le front du plat de la main et se redressa vivement, renversant sa chaise au passage.

« - Par Sigmar, mais bien sûr ! Les habitants d’Hochnar étaient parfaitement normaux quand je suis partie, je l’aurais senti s’ils avaient tous été touchés par le Chaos. Et si on m’accuse d’avoir un lien avec leur corruption, c’est que ça a dû se faire tout de suite après que je sois partie, donc pendant la cérémonie donnée par Archibald ! C’est lui le suppôt de Tzeench ! Cette espèce de raclure immonde, je vais le crucifier, il s’est servi de moi pour agrandir son cercle de fidèles, quand je vais le retrouver, je vais lui enfoncer mon marteau dans le c… »

La tirade furieuse de Danica fut une fois encore interrompue par l’intervention sèche de Brenna.

« - Tu es tombée bien bas prêtresse-guerrière, si tu n’as rien trouvé d’autre pour t’innocenter que d’accuser quelqu’un qui n’est plus en mesure de se défendre… »

Tout occupée qu’elle était à s’imaginer ce qu’elle ferait à son ancien confrère dès qu’elle poserait la main sur lui, Danica mit quelques secondes à réagir.

« - Plus en… Comment ça ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ? »

« - Je veux dire qu’il est bien commode d’accuser le Frère Yaden des pires maux à ta place, puisqu’il est mort, et qu’il ne pourra donc pas témoigner dans cette affaire. »

Assommée par le choc, Danica se prit la tête entre les mains et se frotta le visage avec lassitude. Elle avait brûlé son unique cartouche, et dans le vent apparemment. Elle avait beau réfléchir aussi fort qu’elle le pouvait, elle ne voyait pas comment elle allait pouvoir sortir tout son petit monde de cette situation inextricable.

Complètement oublieuse de la réaction accablée de sa sœur, Brenna rassembla les feuillets de notes éparpillés sur la table, les assembla soigneusement en tas et se dirigea vers la porte sans un regard en arrière. Avant de tourner la poignée, elle poussa un long soupir et prit une dernière fois la parole.

« - Ta déposition est consignée, tes hommes et toi serez entendus par le tribunal de l’Inquisition au cours des six jours à venir. Autant te le dire tout de suite, à moins d’un miracle, aucun doute ne pèse sur votre culpabilité, les preuves à charge contre vous sont accablantes. Profite donc du temps que tu as d’ici là pour te préparer à mourir dignement, pour l’honneur de la famille, si cela veut encore dire quelque chose pour toi. »

Enfin ! Bon je lirais ça une autre fois

« - … avoir entendu tous les témoignages, avoir examiné toutes les preuves et avoir longuement délibéré, la Haute Cour d’Inquisition est à présent prête à rendre son verdict. Danica Von Britter, veuillez vous lever pour l’entendre. »

Assise au box des accusés en compagnie de ses troupes, Danica toisa les juges en face d’elle d’un air mauvais. Depuis six jours, ses hommes et elles étaient interrogés sans relâche par ces parodies de donneurs de justice, mais aucun de leurs alibis, aucun de leurs témoignages, aucune de leurs argumentations n’avaient fait changer la Cour d’avis. Ce qui ne signifiait qu’une seule chose : dès le départ, ils avaient été décidés coupables, et seule une intervention divine pourrait à présent faire dévier le jugement de l’Inquisition. Or Sigmar, loué soit son nom, avait sans doute autre chose à faire que d’intercéder en la faveur d’une poignée de soldats (d’autant que la moitié d’entre eux ne le priait même pas). Quelle ironie, vraiment, d’être condamnée à mort par ces gens-mêmes qu’elle avait passé la dernière quinzaine d’années de sa vie à servir et protéger… Elle en aurait ri –jaune, évidemment- si elle n’avait pas été si furieuse.

Toutefois, elle n’allait pas laisser à cette bande d’assassins le plaisir de les molester plus encore, aussi finit-elle par se lever, sans toutefois cesser de les fusiller du regard. Plusieurs juges s’agitèrent sur leur siège, visiblement mal à l’aise, et elle en tira une satisfaction mauvaise. L’un d’entre eux toutefois, seul visage familier parmi l’assemblée des juges, semblait parfaitement à son aise. Danica le reconnut assez facilement, c’était l’un des chefs d’Etat-major de la Reiksguard, avec qui elle avait eu à plusieurs reprises des discussions très animées (bel euphémisme pour dire qu’ils s’étaient hurlés dessus comme deux poissonniers concurrents à la criée) sur le bien-fondé de l’utilisation de la magie au combat. Apercevant l’évident inconfort de ses collègues, il se saisit du parchemin contenant le verdict, le déplia lentement et prononça la sentence d’une voix haute et claire.

« - Soldatesque de la Compagnie Blanche, en l’absence de tout élément pouvant vous innocenter, vous êtes jugés coupables de haute trahison, ainsi que de pratique et propagation de religion hérétique interdite. La sentence pour ces crimes est la mort sur le bûcher. Vous serez livrés aux flammes purificatrices ce soir peu avant le banquet de Sigmarzeit, puissent les… »

A cet instant, causant la plus grande confusion dans la salle, la porte du tribunal vola en éclats dans un grand nuage de fumée noire. Danica reconnut immédiatement les effets d’une explosion de grenade. Avant qu’elle n’ait le temps de s’interroger plus avant, les gardes en faction à l’entrée furent projetés sur quelques mètres par un formidable coup de bouclier, pour être ensuite emprisonnés dans des cages de flammes. La panique régnait à présent dans le tribunal, les gens se marchaient dessus pour atteindre les issues le plus rapidement possible... Au milieu de cette cohue, deux hommes et deux nains chargés d’un tapis enroulé avancèrent vers l’estrade des juges.
Danica écarquilla les yeux lorsqu’ils arrivèrent à sa hauteur et qu’elle put les voir clairement. Kryssivic, Melkion, Raknarr, Grumdnir ? Elle avait peine à y croire, et pourtant... Ils ne tentaient quand même pas de les délivrer par la force des armes, si ? Ils n’étaient pas si inconscients… quelle question, bien sûr qu’ils en étaient capables ! Atterrée, Danica se mordit la lèvre inférieure au sang et essaya d’accrocher le regard de Melkion pour lui faire comprendre qu’ils devaient fuir à tout prix. Malheureusement, comme à son habitude, le mage flamboyant n’en fit qu’à sa tête. Il adressa un clin d’œil complice à son capitaine et continua d’avancer comme si de rien n’était.

Arrivés devant les Inquisiteurs, les quatre hommes laissèrent tomber le tapis par terre et le déroulèrent d’un coup sec. L’homme bâillonné et ligoté à l’intérieur roula fort peu gracieusement au sol, et Danica reconnut le responsable du tous leurs malheurs… Archibald Yarden. Il avait bien changé en l’espace de quelques mois : une manne épaisse et emmêlée recouvrait à présent son crâne, les traits de son visage autrefois avenant s’étaient figés en un masque de mort, ses mains s’étaient recourbées en pognes griffues et des signes cabalistiques impies recouvraient les restes crasseux de sa soutane. Inutile d’être un chasseur de sorcières pour voir qu’il exsudait le chaos par tous les pores de sa peau. Pour la première fois depuis que ce cauchemar avait commencé, Danica respira un peu plus librement. Il leur restait peut-être une chance après tout. Kryssivic prit alors la parole d’une voix forte.

« - En tant qu’Inquisiteur de sa Majesté Impériale, je désire apporter un nouvel élément à ce procès. La défense désire présenter un nouveau témoin, j’ai nommé l’ancien prêtre guerrier Archibald Yarden ici présent.»

Impassible devant la réaction choquée des juges à la mention des termes « ancien prêtre guerrier », il se tourna vers Danica, et reprit.

« - Désolé du retard capitaine, mais on a commis l’erreur d’écouter Raknarr et de le suivre dans un de ses fameux raccourcis… ça nous a fait perdre quelques jours. »

Le cri outragé d’un Raknarr vexé comme un pou lui répondit.

« - Pour ta gouverne, c’était un raccourci, si vous n’aviez pas fait vos fillettes et que vous ne nous aviez pas fait rebrousser chemin, on serait arrivés plus tôt ! »

La main du répurgateur se crispa sur la crosse de son arme, et une veine s’agita frénétiquement sur sa tempe.

« - Si on n’avait pas fait nos fillettes ? Tu te fous de moi ? Tu nous as entraînés dans les tunnels des Lames du Chaos, bordel ! »

Avant que l’ingénieur ne puisse répliquer, Grumdnir intervint.

« - Euh, les filles ? C’est pas que, mais on n’est pas là pour boire le thé, hein ? Donc on finit c’ qu’on a à faire, et on verra pour le reste ensuite, qu’est-c’que z’en dites ? »

Raknarr leva les yeux au ciel, grommela quelque chose d’inintelligible, mais acquiesça d’un bref mouvement du menton. Kryssivic quant à lui inspira un grand coup pour se redonner une contenance, puis se retourna vers les juges, prêt à reprendre.

« - Cet homme, Archibald Yarden, qui se fait passer pour mort depuis des mois, est en fait le meneur d’un culte hérétique. Nous l’avons trouvé alors qu’il se terrait dans les forêts d’Ostland avec ses suivants. C’est lui qui a trompé les habitants de Hochnar pour les faire basculer dans l’hérésie. Avoue tes crimes devant tes juges, impie ! »

Ignorant les regards insistants et les discrets signes négatifs de ses camarades, il arracha le bâillon du prisonnier d’un coup sec. A peine l’homme eut-il récupéré l’usage de la parole qu’il commença à vomir un flot ininterrompu d’imprécations, insultes et autres malédictions. Choqués au-delà de l’imaginable, les juges se redressèrent dans un bel ensemble et se mirent à hurler aux gardes qui revenaient dans la salle de s’emparer de cet hérétique qui osait ainsi mépriser la Cour. Melkion quant à lui leva les yeux au ciel, lança un regard mauvais à Kryssivic, et se mit à grommeler.

« - Et le voilà qui recommence… et 'je vais tous vous buter' par-ci, et 'vous n’êtes que de misérables asticots que j’écraserai sous mon talon' par là, et screugneugneu, et screugneugneu… mais quel naze… même pas foutu de nous sortir des insultes originales…»

Un sourire mauvais aux lèvres, Yarden se retourna dans sa direction.

« - Tu veux de l’original, hein, radasse ? Qu’est-ce que tu dis de ça ? Hein ? Bientôt, toi et les larves geignardes qui te servent de compagnons me supplierez de mettre un terme à vos souffrances, et je me délecterai de sucer la moelle de vos os. Vous avez cru pouvoir m’arrêter, bande de pucelles ? Rien n’arrête le Chaos ! Bientôt l’Architecte du Changement dominera ce monde ! Alors rampez devant moi, tortillez-vous à mes pieds, pathétiques humains ! »

Tandis qu’il hurlait ces insanités, son corps se mit soudainement à se transformer : ses membres grossirent, s’allongèrent, les muscles se tordant comme des serpents sous la peau distendue. Le dos de sa soutane commença à onduler sporadiquement avant de partir en morceaux, désagrégé sous la poussée de multiples tentacules griffus. Les ongles au bout de ses doigts s’allongèrent jusqu’à former des serres d’aspect presque métallique, et ses paumes se creusèrent jusqu’à l’apparition de bouches pleines de crocs acérés. En l’espace de quelques instants, l’homme avait disparu pour donner naissance à un véritable démon du Chaos.

Melkion haussa un sourcil et échangea un regard perplexe avec ses compagnons de voyage.

« - Ah, celle-là par contre il ne nous l’avait pas faite encore ce fils de rhinox… »

Ivres de rage (et de terreur aussi, mais ils ne l’auraient jamais avoué, même sous la torture) devant cette profanation de leur tribunal, les juges se mirent à hurler.

« - Gardes ! Emparez-vous de cette monstruosité et exécutez-la sur le champ ! Nous ne saurons tolérer que cette abomination souille le sol de notre bien-aimée capitale plus longtemps ! »

Les gardes chargèrent courageusement la créature mutée, mais elle leur fit face en hurlant, les balaya comme des fétus de paille d’un puissant revers du bras et les envoya s’écraser plusieurs mètres plus loin. Puis, dédaignant les Grands Inquisiteurs toujours occupés à appeler des renforts, il se tourna vers le box des accusés, et transperça Danica d’un regard haineux.

« - Toi ! C’est toi la responsable, espèce de sale garce fouineuse ! Je vais enlever le bâton que t’as fiché dans le cul et le remplacer par autre chose, et tu vas couiner ! On verra si ton misérable petit sous-dieu supporte encore ta présence sur cette terre une fois que j’en aurai fini avec toi ! »

Avant qu’elle pût réagir, il fondait sur elle, toutes griffes dehors, et tenta de la frapper comme s’il voulait lui arracher le visage. Son attaque ne porta pas cependant : au dernier moment, Grumdnir s’interposa entre les serres du démon et son capitaine, bloqua le coup qui aurait dû la tuer, et d’un puissant revers de bouclier le fit reculer de quelques pas. Le rugissement de frustration de Yarden se transforma immédiatement en hurlement de douleur lorsqu’une balle tirée par Kryssivic fit exploser sa rotule, le faisant tomber à genoux et que, sous l’effet du souffle enflammé de Melkion, la peau de son corps se couvrit de cloques avant de se racornir et de laisser des pans entiers de chair à vif.

« - Soyez tous maudits saletés d’humains, que vos carcasses pourrissent et qu’elles soient rongées par les insectes et la vermine, c’est tout ce que vous méritez pour vous dresser en travers de la progression de l’Architecte du Changement ! Mon dieu viendra et vous réduira tous en charpie ! »

C’en était assez pour Danica. Un voile rouge lui tomba devant les yeux comme sa juste colère enflait jusqu’à la dominer tout entière. D’un mouvement fluide, elle sauta hors de son box et ramassa sous un banc un énorme marteau que l’un des gardes avait dû lâcher lors de leur assaut raté. Une impression de complétude l’envahit dès lors qu’elle sentit le poids rassurant de l’arme dans sa main. Elle adressa une rapide prière de remerciement à sa divinité, fit tourner le marteau entre ses mains et avança vers son ancien confrère.

« - Hérétique ! Sigmar parle par ma bouche, et Sigmar t’ordonne de la fermer ! »

Alors qu’elle tonnait ces mots, sa voix changea, se fit plus profonde, plus forte. Toutes les runes incrustées dans le marteau se mirent à luire d’une lueur d’abord faible, puis de plus en plus brillante, jusqu’à en devenir aveuglante. A chaque pas, elle semblait grandir, comme si une haute silhouette masculine se superposait à la sienne par intermittence. Yarden essaya une fois encore de lui porter un coup, mais elle le dévia facilement avec le manche de son marteau, fit tourner l’arme au-dessus de sa tête, et lui en asséna un formidable coup sur le crâne. Le bruit mat et écœurant de l’impact manqua lui retourner l’estomac. Les yeux de l’abomination se révulsèrent, et elle tomba en arrière pour s’écraser au sol, inconsciente.

Danica tourna un regard incandescent vers les juges qui l’observaient, bouche bée.

« - Vous pouvez faire revenir vos gardes, la créature est à présent maîtrisée, Sigmar en soit remercié. »

Au fur et à mesure qu’elle parlait, sa voix reprit son timbre et ses intonations habituelles, puis, comme si une profonde lassitude s’était emparée d’elle, elle poussa un profond soupir, posa le manche de son marteau au sol, tomba à genoux et appuya son front contre la tête de métal. L’aura flamboyante autour de l’arme décrut progressivement, et la prêtresse-guerrière sembla se tasser sur elle-même, jusqu’à n’être plus qu’une femme ordinaire rendant hommage à son dieu à l’aide d’une arme ordinaire.

Il y eut un court moment de flottement, comme si chaque personne dans la pièce avait besoin d’intégrer ce qui venait se passer, puis tout le monde réagit en même temps : les inquisiteurs firent appeler d’autres gardes pour libérer les Compagnons encore aux fers et mettre la chose qui avait été Archibald Yarden en cellule, Grumdnir et Kryssivic se donnèrent l’accolade et Melkion se précipita vers son capitaine pour s’assurer qu’elle n’avait pas été blessée. Tout à leur soulagement, personne dans la salle ne remarqua les soubressauts qui agitaient encore le monstre.

Soudain, l’abomination se redressa d’un bond et se précipita en hurlant vers Danica. Elle n’eut pas le temps d’atteindre sa cible toutefois : une balle la cueillit entre les deux yeux avant qu’elle n’eût fait deux pas, la stoppant net dans sa progression. Dans un cri de surprise, la créature rendit son dernier soupir, et s’écrasa lourdement au sol. Un peu plus loin, Raknarr leva le canon de son tromblon vers son visage, souffla sur la fumerole qui s’en échappait, le fit tourner autour de sa main et le rengaina prestement.

« - Ben alors l’affreux ? t’as pas entendu ce que la patronne vient de te dire ? Je vous jure, ces démons… aucun savoir-vivre… »

« - … Par décision de la Haute Cour d’Inquisition, la tête de l’hérétique Archibald Yarden sera exposée au vu de tous à la porte Est de la capitale à titre d’exemple, et d’avertissement. Le reste de sa dépouille mortelle sera soumis aux flammes purificatrices du bûcher qui précèdera le banquet de Sigmarzeit, puis dispersé aux quatre vents.

De plus, toutes les charges retenues contre la Compagnie Blanche sont à présent abandonnées. Toutefois, par manque d’effectif, la dissolution de l’unité a été décidée, et ratifiée par sa majesté impériale Karl-Franz 1er. Cette décision prend effet immédiatement.

On vient d’apprendre que la peste sévit à présent au Talabecland. Tout citoyen en provenance de cette province sera examiné dès son arrivée en ville et placé en quarantaine pour des… »

Le soleil dispensait ses derniers rayons de la journée sur les toits d’Altdorf, et la foule s’amassait peu à peu sur la place du marché pour écouter les dernières nouvelles et assister aux exécutions publiques qui devaient précéder le banquet impérial. L’ambiance était à la fête, on célébrait après tout l’arrivée de l’été. La bière coulait à flot, et les rires fusaient d’un peu partout. Seule une petite troupe ne semblait pas partager la liesse ambiante. La mine sombre, les soldats de la Compagnie Blanche portaient le deuil de leur unité. Sans un mot, Maeve décrocha une gourde en cuir de sa ceinture, en but une gorgée, et la fit passer à la ronde. Chacun but en silence, puis tous les regards convergèrent vers Danica et Grumdnir posa la question qui leur brûlait à tous les lèvres.

« - On fait quoi maintenant Cap’taine ? »

Avant que la prêtresse-guerrière n’ait pu répondre, l’homme devant elle se tourna vers elle, rabattit sa capuche et lui sourit. Reconnaissant l’un de ses confrères, Danica lui rendit son sourire et serra chaleureusement la main qu’il lui tendait.

« - Frère Dietfried, quelle surprise ! Je ne savais pas que tu étais de passage en capitale ! »

« - Salut à toi Sœur Danica, je suis heureux de te revoir. J’ai appris ce qui vous était arrivé à toi et tes hommes, et j’en suis navré pour vous… quelqu’un vous en veut en haut-lieu, c’est certain… Enfin, je n’ai pas pu m’empêcher d’entendre votre conversation, et je voulais que vous sachiez que, si vous cherchez du travail, la Confrérie des Mercenaires du Reikland sera heureuse de vous accueillir dans ses rangs. Qu’en dites-vous ? »

Une nouvelle fois, tous anciens Compagnons portèrent leur attention sur leur capitaine, dans l’attente de sa réponse. Danica y réfléchit un instant, puis laissa un léger sourire errer sur ses lèvres.

« - Ma foi, on va continuer de faire ce que l’on sait faire de mieux… »

Plusieurs voix l’interrompirent pour terminer sa phrase à sa place.

« - Cramer le cul de ces saloperies d’engeances mutées ? » demanda Melkion.

« - Botter des fesses gobelinoïdes… »

« - … et se faire payer pour ? » s’enquirent en cœur Grumdnir et Raknarr.

« - Purifier l’Empire de la corruption qui le ronge de l’intérieur ? » voulut savoir Kryssivic.

« - Protéger nos frontières contre les assauts de la Destruction ? » ajouta Siòbhan.

Danica lâcha un petit rire, se tourna vers Dietfried, et serra une nouvelle fois la main qu’il lui tendait.

« - Un peu de tout cela et d’autres choses, oui. Nous acceptons ta proposition Frère. Vive la Confrérie des Mercenaires du Reikland ! »

Bien le bonjour les amis et bienvenu à la taverne du squig boiteux. Comme à l'accoutumée j'espère que ce séjour se passera pour le mieux.

Je suis ravi que vous ayez posté ce BG et le peu que j'en ai pu lire est d'une qualité indéniable, mais je préfère réserver mon avis définitif une fois que j'aurais fini de le lire. En tout cas c'est du sacré boulot et rien que pour ça je vous tire mon chapeau.

En tout cas si vous avez la moindre question, remarque, interrogation ou doléance n'hésitez pas à vous adresser à moi ou l'un de mes officiers qui saura vous répondre.

[HRP] Merki Dietfried
Et voilà mes réponses au questionnaire :

Quel est le nom de votre personnage dans W.A.R., quel race, quelle classe ?
Danica Von Britter, Humaine, Prêtresse-guerrière de Sigmar.


Avez-vous déjà joué à un MMORPG ? Si oui, le(s)quel(s) ?
Oui, j'ai commencé par DAoC. Sont venus ensuite SWG, CoH, GW, WoW, EQ2, VG, LotRO. J'ai également testé AoC, Ryzom, Tabula Rasa, Lineage 2 et Matrix Online, mais très brièvement à chaque fois.


Comment avez-vous connu la CMR (Confrérie des Mercenaires du Reikland) ?
Nous sommes alliés sur WAR.


Quels sont vos hobbies ?
Dans le désordre : la lecture (surtout SF/Fantasy/Fantastique/Romans policiers), les MMO, les Sims 2, le JdR sur table, les séries télé et le cinéma (encore une fois, surtout SF/Fantasy/Fantastique).

Pour vous le Roleplay c'est quoi ?
Le RP pour moi, c'est de faire vivre son personnage au jour le jour, de le faire réagir aux situations et aux gens qu'il rencontre, et pas seulement de lui faire avoir des aventures mirifiques. Je m'éclaterai autant à papoter de tout et de rien avec mes compagnons autour d'un pichet de cidre dans une taverne qu'à les mener affronter un effrayant dragon-ogre au fin fond de la Vallée Perdue par exemple.


Combien de tournées dans la taverne du Sguig boiteux seriez-vous prêt à payer pour être accepté ?
Je ne suis pas fan d'alcool, mais je peux en offrir quelques unes quand même, vous avez de la chance, je suis en fonds jusqu'à la fin du mois


Seriez-vous prêts à exécuter les ordres d’un elfe, d’un humain ou d’un nain ?
Bien sûr, on accepte implicitement d'exécuter les ordres du chef du moment lorsque l'on rejoint son groupe de combat (sinon, je ne vois pas l'intérêt de le faire, autant rester solo), et parmi les leaders habituels, on compte... des humains, des elfes, et des nains.


Et pour finir une question très personnelle : quel âge avez-vous ?
28 ans.

Les réponses de mes camarades suivront sous peu.
Poutoux les loulous

Que dire ? excellentissime ! du beau travail, j'ai lu les quatres premiers posts sans décrocher une seconde, j'ai un peu mal aux yeux mais je reggrette pas !

Du grand art, merci pour ce texte et vivement votre bizu.. intégra.. brefle, votre venue chez nous !

Eh bah... d'vrais mercenaires que voilà !
J'ai beaucoup aimé le texte (surtout les dialogues ^^)

Soyez les bienvenues

Mais les étendards c'est pas des torchons ! :p

Quel est le nom de votre personnage dans W.A.R., quel race, quelle classe ?
Melkion, humain, Mage du collège Flamboyant.


Avez-vous déjà joué à un MMORPG ? Si oui, le(s)quel(s) ?
* DAoC (ToA sux)
* SWG (NGE sux)
* CoH (toujours un compte actif)
* Lineage 2 (pas resté longtemps)
* LotRO
* Vanguard (Ô décèption)
* Everquest 2
* Guild Wars (petits retours épisodiques)
* testé rapidement quelques autres genre EVE, EQ, Ryzom, WoW et Tabula Rasa.


Comment avez-vous connu la CMR (Confrérie des Mercenaires du Reikland) ?
Nous sommes alliés sur WAR (CQFD).


Quels sont vos hobbies ?
* JdR papier (c'est moi qui maîtrise la plupart du temps et pour à peu prêt tout les types d'univers, sauf Warhammer et Cthulhu).
* Lecture: fantasy, SF (fan de Herbert, Eddings et Gaiman entre autres).
* Jeux vidéos PC. Mes préférés/ les plus marquant:
Mass effect, Elder Scrolls (3 et 4), Diablo (1 et 2), Baldur's Gate, KotOR, the Beast within et Phantasmagoria 2.
* Les comics (Marvel, DC ou autres indiféremment).
* Donner le biberon à ma fille ( )


Pour vous le Roleplay c'est quoi ?
RP is rubbish !! (Paul Barnett est mon héros [/ironie]).
Blague à part, le RP c'est avant tout donner de la consistance à son personnage. Pas la peine d'assommer tout le monde avec un bg pompeux ou ingérable, il suffit de rester simple et efficace. Pour moi, le RP se fait en jeu, pas sur forum (sauf à l'occasion de textes bien précis comme dans ce sujet). C'est quelque chose de "vivant" (et désolé mais malheureusement, WAR s'y prête mal).


Combien de tournées dans la taverne du Sguig boiteux seriez-vous prêt à payer pour être accepté ?
C'est une plaisanterie ? VOUS allez m'en payer quelques unes pour commencer, après ça on verra


Seriez-vous prêts à exécuter les ordres d’un elfe, d’un humain ou d’un nain ?
Le chef... c'est le chef. Basta.


Et pour finir une question très personnelle : quel âge avez-vous ?
32 ans.

Très bon texte, je me suis régalé à le lire !!
Donc si j'ai bien tout compris y'a une nouvelle pelletée de tarés qui nous rejoint ... Bah on va bien se marrer !! ^^

Très bon texte, je me suis bien marré aussi.

Ça donne envie de voir tous ce petit monde parmi nous !

[HRP]
très bon texte, bravo pour votre plume

Bienvenue à vous, les tête de la destruction vont encore plus voler

[/HRP]

Quel est le nom de votre personnage dans W.A.R., quel race, quelle classe ?
Je me nomme Kryssivic, humain, je suis un répurgateur

Avez-vous déjà joué à un MMORPG ? Si oui, le(s)quel(s) ?
Oui je jouais sur world of warcraft.

Comment avez-vous connu la CMR (Confrérie des Mercenaires du Reikland) ?
Nous partageons la même alliance.

Quels sont vos hobbies ?
Le cinéma, War, se retrouver entre amis autour d'un verre, mais en avant tout, partager du temps avec ma fille.

Pour vous le Roleplay c'est quoi ?
Créer un personnage (tout commence par l'apparence), lui donner une façon de parler, de penser, le faire s'adapter aux différents intervenants et aux différentes situations.

Combien de tournées dans la taverne du Sguig boiteux seriez-vous prêt à payer pour être accepté ?
tout dépendra de la paye

Seriez-vous prêts à exécuter les ordres d’un elfe, d’un humain ou d’un nain ?
Sans rechigner. Seul compte la compétence et non la race.

Et pour finir une question très personnelle : quel âge avez-vous ?
24 ans

Bonjour à tous ! C'est mon tour de me présenter, nom d'un squig en rut :

Quel est le nom de votre personnage dans W.A.R., quel race, quelle classe ?
Raknarr, nain ingénieur de son état, ingénieux de son esprit.

Avez-vous déjà joué à un MMORPG ? Si oui, le(s)quel(s) ?
J'ai joué à la plupart des MMOs depuis Meridian 59 en 1999 : EQ1, AC1, DAoC (release US, puis beta GOA, puis 6 ans avec des interruptions), SWG (NGE bouuuh), EQ2, WOW, Vanguard (malgré ses défauts j'y ai passé de bons moments, quel gachis) et WAR pour ne citer que ceux auquel j'ai joué plus de 3 mois. Testé aussi CoH, AO, Shadowbane (j'étais BT), AC2, Tabula Rasa, Lineage 2, FFXI etc.

Comment avez-vous connu la CMR (Confrérie des Mercenaires du Reikland) ?
En jeu, en faisant scénario et RvR. Har Ganeth à une petite communauté, difficile de se passer à coté sans se cotoyer

Quels sont vos hobbies ?
En dehors des JV, je suis avant tout un rôliste, je pratique les JdR (papier/dés, les "vrais") depuis les années 80. J'ai maitrisé de nombreuses campagnes et joué à des dizaines de JdR, mais j'ai un faible pour D&D, mon premier amour. J'ai même écrit pour JdR mag dans les 3 premiers numéros (le scénario "la geste du corbeau blanc" par exemple )
Sinon, je suis également passionné de théâtre (en tant que comédien), et je joue dans des pièces amateurs depuis plus de 10 ans. J'ai fait aussi un peu de mise en scène.

Pour vous le Roleplay c'est quoi ?
Raconter une histoire dont on ne connait pas à l'avance l'aboutissement, ou rien n'est figé dans le marbre. Incarner un rôle, une personnalité, aussi attachante et drôle (ou tragique) que possible. Passer des moments délirants et forts avec des amis, dans un tourbillon créatif et hystérique. Choucroute.

Combien de tournées dans la taverne du Sguig boiteux seriez-vous prêt à payer pour être accepté ?
Autant qu'il en faudra ! Mais attention, celui qui roule sur la table avant moi devra porter mon sac de munitions une semaine !

Seriez-vous prêts à exécuter les ordres d’un elfe, d’un humain ou d’un nain ?
Je suis prêt à exécuter n'importe qui si besoin. Hmm ? Oh, des ordres ? Ouais je peux aussi les exécuter, d'une balle bien placée.

Et pour finir une question très personnelle : quel âge avez-vous ?
38 ans. Ouais je suis un vieux geek... Mais bon c'est dans les vieux futs qu'on fait les meilleurs bières.

A très bientôt sur le champ de bataille

Bienvenue à vous tous !

Comme l'a dit Dietfried, c'est une joie de vous accueillir.

[HRP]

Très bon texte, Danica, j'ai été tenu en haleine du début à la fin.

Je crois que pour vous on va faire une entorse à la règle, donner un parrain exclusif à chacun me semble peu adapté, vu la situation. Vos parrains seront tout simplement un peu toute la guilde, en particulier les officiers et les membres les plus présents, jusqu'à la cérémonie de passage au rang de mercenaire qui sera commune à toute la compagnie blanche si un soir vous êtes tous ou presque tous en jeu, par exemple.

[/HRP]

Quel est le nom de votre personnage dans W.A.R., quel race, quelle classe ?

Siobhàn, Elfe, Lionne Blanche, pour le RvR, et Grumdnir, Nain, Brisefer pour LV (qui va rester dans la Compagnie Blanche, au cas ou on aurait besoin de claim un fort).
(rerolls : Kraknir, Tueur / Finsternis, Prêtre Guerrier)

Avez-vous déjà joué à un MMORPG ? Si oui, le(s)quel(s) ?

Les mêmes que Danica et Melkion, à savoir, dans le désordre : Dark Age of Camelot, Star Wars Galaxies, City of Heroes, World of Warcraft, Everquest 2, Lord of the Rings Online, Ryzom.

Comment avez-vous connu la CMR (Confrérie des Mercenaires du Reikland) ?

Nous sommes alliés sur WAR.

Quels sont vos hobbies ?

Lecture, séries télé, cinéma, tout comme Danica, principalement de l'héroic-fantasy, de la SF et des policiers. On y rajoute le jeu de rôle sur table et les jeux de rôles en grandeur nature, que je ne pratique plus assez à mon gout. Je pratique également le troll-ball, mélange de jeu de roles en grandeur nature et de football américain (du Blood-Bowl en GN pour les connaisseurs)

Pour vous le Roleplay c'est quoi ?

Le RP, sur un MMO, c'est déjà l'assurance de pouvoir jouer avec une communauté plus mature, de ne pas saigner des yeux à traduire le langage sms, de ne pas avoir à jouer aux côtés de MacGuyvert l'ingénieur et Bobléponjj le Maître des Epées (noms réels de l'époque ou j'ai testé des classes destru sur Brionne).

Combien de tournées dans la taverne du Sguig boiteux seriez-vous prêt à payer vous faire offrir pour être accepté ?

Autant que nécessaire

Seriez-vous prêts à exécuter les ordres d’un elfe, d’un humain ou d’un nain ?

Vu le temps que je passe à chaque séance de RvR à râler contre ces veaux qui ne suivent pas les consignes du mec qui se fait chier à lead, je pense pouvoir répondre oui =D

Et pour finir une question très personnelle : quel âge avez-vous ?
30 ans.