Assis-toi mon gars, j’vais t’narrer une histoire qu’peu d’gens connaissent. Fais bien gaffe à c’que j’dis, j’la répèterai pas ! Ça s’passe à Karak Izor, t’sais l’mont du cuivre, là-bas dans l’sud de Nuln. Bon et bin c’est là que j’suis né. Mon père, Gunnar qu’i’ s’appellait, travaillait dans l’montage d’pièces pour pétoires destinées aux arquebusiers d’Karak Hirn, la ville d’à côté. Alors quand j’suis né, y’a d’ça pas mal d’années maintenant, il a voulu rend’ hommage à son travail et i’ m’a donné l’nom d’ « arme à feu », « Thrund » en nain. Pis comme j’avais l’air grincheux dès la naissance, il a ajouté « sévère » à la fin, « grim » en khazalid. C’qu’a donné « Thrungrim », suite à une déformation d’prononciation. Ouais mon père aimait beaucoup la chopine, alors i’ savait plus trop c’qu’i’ disait des fois.
Enfin bref, en bon nain j’ai vite appris à aimer l’travail des métaux. Pendant qu’mon père m’enseignait l’montage des tromblons, j’allais regarder les gars qui coulaient l’métal en fusion. Ça a duré des années, jusqu’à c’qu’mon père m’dise qu’il avait plus rien à m’apprend’, alors j’me suis mis à travailler avec lui et les oncles. Ma barbe a poussé, mon ventre s’est rempli d’binouzes, c’est alors qu’un jour une idée est venue m’caresser l’têtio. Pourquoi qu’on améliorerait pas les arquebuses avec tout not’ savoir-faire grandiose? Quand j’en ai parlé à mon père, i’ m’a flanqué une rouste et m’a fichu dehors d’la maison, comme quoi qu’j’étais indigne d’nos ancêtres et tout l’barda. J’étais triste mais j’voulais pas m’laisser aller. Pis jallais pas m’teind’ en roux et devenir drengi, j’pensais pas qu’j’avais fait un truc d’mal ou déshonorant.
J’suis parti prend’ une carabine et j’ai tracé, droit vers l’nord. Après des semaines à chasser les lapins et à dormir dans les mines abandonnées, j’suis arrivé aux ruines d’l’ancienne brasserie Bugman. Ah nan attends ! Y’a aut’ chose qui s’est passé avant, j’me suis fait attaquer par des grobi puants. Tiens apporte-moi un aut’ tord-boyau pour la peine. Bon où qu’j’en étais ? Ah ouais, les maudits gobs. J’étais en train d’casser la croûte, d’ailleurs croûte est bien l’mot, j’mangeais des restes d’pain rassi. Tout à coup, v’là qu’j’entends des piaillements d’l’aut’ côté des fourrés. J’ai à peine eu l’temps d’finir ma bière qu’ je recevais une flèche dans l’pied. De diou, j’ai couru chercher ma pétoire et j’ai tiré dans l’tas. Les gobs essayaient d’m’encercler alors j’suis parti m’cacher dans une grotte toute proche. I’ z’ont mis du temps à s’décider mais finalement y’en a quatre qui sont rentrés. Et pan ! j’les ai cueillis à la volée. J’ai jamais revu les aut’, i’ z’ont dû avoir la trouille d’se prendre une bastos dans la couenne, les sales vermines !
Ça m’avait fait du bien d’fout’ une raclée à ces vermines, mais mon humeur est vite retombée quand j’suis arrivé aux ruines d’la brasserie. J’pensais à c’pov’ gars qu’avait tout perdu et qu’était rongé par la colère. J’avais jamais goûté sa biture, mais quand j’ai vu mon père pleurer comme un elfe à l’annonce d’la destruction d’la brasserie, bah j’me suis dit qu’ça devait êt’ une grosse perte pour not’ civilisation. Assez d’sentimentalisme, l’seul moyen d’se venger c’est d’buter les z’orques et les gobelins. Raaah rien qu’d’y penser ça m’donne envie d’cogner tout c’qu’est vert ! Bon, une aut’ chopine et j’te raconte la suite.
J’t’épargne des semaines d’voyage ennuyeux. A force d’voyager toujours plus au loin, j’suis tombé sur Karak Norn. J’commençais à en avoir ma claque d’pas avoir d’endroit où vivre, fallait qu’je trouve un truc à faire. C’est à c’moment qu’Grungni m’envoya un signe. Un jour, alors qu’ j’rodais près des ateliers des canons orgues, j’suis tombé par hasard sur un vieux manuscrit du maît’ Burlok Damminson. Dans sa jeunesse, c’gars là avait eu des idées d’génie. Ça parlait d’générateurs plasmatiques pour gyrocoptères, d’fûts d’bières à champs quantiques et d’aut’ joyeusetés farfelues. C’est à c’moment qu’j’ai su c’que j’allais faire d’ma vie : engingneur. J’voulais fabriquer les meilleures pétoires et les plus grosses bombes qu’l’monde ait connues pour casser du gob’ ou du z’orque. J’me suis trouvé un vieil engingneur grincheux, preuve qu’il était bon , qu’est devenu mon maît’.
Avec le temps, j’devenais pas mauvais comme engingneur. Mais l’vieux grincheux m’lâchait pas, alors j’devais faire mes armes révolutionnaires en cachette. Sauf qu’un jour, pas d’bol pour moi, un type un peu éméché tira dans la mauvaise caisse, celle qui contenait mes bombes artisanales. Boum ! La moitié d’l’atelier parti en fumée. M’v’là encore dans l’pétrin, obligé d’m’enfuir d’la ville. I’m’fallait du changement. J’étais résolu à partir chez les humains. J’ai remonté un bras d’la rivière Sol, en prenant soin d’prend’ plein d’ gadgets dans ma besace, et j’suis arrivé à Nuln.
Mais arrivé là, nouveau problème. Les hommes savent rien fabriquer, qu’est-ce qu’j’allais bien pouvoir faire ? C’coup-là c’est Grimnir qui m’envoya un coup d’pouce. J’entendis à quelques pas d’moi un vieux nabot tout rabougri qui causait d’une compagnie d’mercenaires qui cherchaient des gars qu’aimaient l’or. Qu’ce vieux Grimnir soit loué ! J’lui ai demandé où qu’i’ z’étaient, et i’ m’a dit d’chercher la taverne du squig pouilleux. Euh attends ou alors c’était l’cochon boiteux, enfin un nom comme ça quoi. J’ai repris mon sac et me v’là mon gars. Tiens, j’t’ai mis un bout d’carte avec la route qu’j’ai pris.
![[BG] Thrungrim Gunnarssen Carte0sb3.th](https://2img.net/r/ihimizer/img339/7970/carte0sb3.th.jpg)
Bon, c’t’histoire m’a donné soif. Allez, va m’chercher une aut’ binouze et qu’ça saute !
![[BG] Thrungrim Gunnarssen Carte0sb3.th](http://img339.imageshack.us/my.php?image=carte0sb3.jpg)
J'ai vraiment pris du plaisir à le lire 
