[Archives] Abords de l'Auberge

Dangorn de Castagne arriva devant la taverne.

*Juste à temps pour l'ouverture de l'auberge* remarqua-t-il. Il était en retard à presque tous ses rendez-vous, mais jamais pour celui avec son premier verre de la journée. Après tout, il lui fallait bien un petit remontant pour se réveiller complètement de cette nuit agitée.

L'adoubement et le départ de Martin Delatour vers la Bretonnie avaient laissé Dangorn quelque peu désorienté. Sans son fidèle écuyer, le chevalier aux cheveux blancs n'avait en effet plus de guide dans la grande cité d'Altdorf. Et bien qu'il la traversait presque quotidiennement depuis bientôt cinq années, il avait tellement eu une confiance aveugle en le flair et le sens de l'orientation de Martin durant tout ce temps qu'il ne savait toujours pas si il était capable de retrouver le chemin des Docks en partant du parvis du Palais de l'Empereur.

Heureusement, les écuries où il avait dormi se trouvaient juste à côté de la taverne du Squig Boiteux.

Bien décidé à boire un coup et à commander un bout de saucisson en guise de petit-déjeuner pour commencer la journée, il entra dans l'auberge.

Le temps jouait contre Dalrik.
Alberick ne pourrait pas résister très longtemps affaiblit par sa blessure. La créature prendra rapidement le dessus.
Il fallait immédiatement faire appel aux mercenaires. Avec leur aide la situation pourrait s’arranger.
Courrant aussi vite que ses jambes pouvaient lui permettre il arrivait enfin en vue de l’auberge.
-Mercenaires !! La ville a besoin de vous.

Il se heurta à la porte fermée de l’auberge. Répétant son appel il tambourina à la porte, jusqu'à ce que quelqu’un lui réponde

Se rendant compte que c'était peine perdu Dalrik repartit dans le sens inverse. Si il devait périre cela se fera au moins dans l'honneur

Les yeux encore ensommeillés Alana se pencha par la fenêtre, un chandelier à la main, prête à le lancer sur celui qui avait osé la réveiller.

- Qui est ce qu... Se rendant compte qu'il n'y avait personne l'elfe baissa son arme improvisée et soupira.

- Trop tard... surement un ivrogne en vadrouille.
Bougonnant un chapelet d'injure typiquement mercenaire, bien que quelque peu édulcoré à la sauce elfique, elle repartie se coucher.
Mais des voix en provenance de la rue l'empêchèrent de replonger dans le sommeil.

- Nyaaaaaa !! Je veux dormir !
Enfilant une robe de chambre, l'elfe se passa sur les épaules une couverture puis se saisit de l'une de ses épées courte avant de descendre l'escalier sur la pointe des pieds, bien décidée à... elle ne savait pas trop quoi, en fait.

Le nain passa en trombe à côtés de Daimon, sans même le remarquer, fusil à la main. Death-Dodger se retourna pour observer un instant Dalrikmakaz courir. Vers où pouvait-il bien se diriger ainsi ?
L'homme soupira, avant de s'élancer à la suite du nain, tout en pensant : " Tu es trop curieux."

Arrivant devant la porte Alberick la tambourina lourdement en espérant qu'on lui ouvrirai.

Dalrik avait besoin d'être soigné, et Alberick d'en savoir plus sur l'état d'Urvan.

Il commença à appeler :

Pour l'amour de Sigmar ouvrez moi mercenaires! Le temps presse!

Une petite silhouette passa la tête par une des fenêtres.

"L'établissement est fermé repassez demain !" Lança Tave.

Mais entendant qu'on continuait de tambouriner à la porte il jeta un coup d'oeil et reconnu alors l'homme étrange de la fois dernière, celui-là même qui avait demandé à rejoindre les rangs des mercenaires.

"Jamais tranquille dans cet auberge, dit il tout bas pour lui même. Messire... J'viens vous ouvrir !"

La rue menant à l'auberge du Squig Boîteux était recouverte de neige. Le ciel était comme à son habitude d'un gris pâle, aussi déprimant qu'un barde dont on aurait coupé la langue et le soleil crépusculaire dardait ses derniers rayons sur la cité impériale.

La neige crissait sous les pas lourds d'un homme vêtu d'une robe de bure élimée, réhaussé d'un plastron en acier cabossé. L'homme portait un lourd marteau de guerre sur son épaule, mais son crâne n'était pas rasé comme l'aurait été celui d'un prêtre de Sigmar et il portait une barbe de plusieurs jours. Les poils poivre et sel de cette courte barbe et du balbutiement de chevelure qui repoussait laborieusement sur son crâne faisait du prêtre-guerrier un homme dans la force de l'âge.

Son regard gris acier se posa sur un pauvre mendiant qui vint à lui et lui prit le bras en implorant une pièce ou deux.

"Hé, mon père ! T'aurais pas quelq' sous à me refiler pour que j'puisse bouffer ?"

Le prêtre le regarda fixement, les sourcils froncés. Puis, il lui répondit d'une voix de basse, profonde et rocailleuse:

"Avant que je te te réponde, l'ami, dis-moi plutôt ce que toi tu fais pour ton Empire ?"

Le pauvre bougre en resta comme deux ronds de flan. Il bégaya sa réponse en regardant un peu partout, histoire de voir si quelqu'un avait entendu la même chose que lui.

"Bah, disons que là j'ai pas grand-chose à lui donner à l'Empire. J'ai pas un rond, je pieute dehors..."

Le prêtre hocha la tête d'un air compréhensif.

"Je vois. Sache qu'on peut aussi donner sa foi, son courage et son temps à l'Empire. En s'engageant dans l'armée ou en aidant le temple de Shallya, par exemple. Là, je pense que Sigmar te donnerait une chance de t'en sortir..."

Le pauvre type recula d'un pas en faisant des gestes énervés.

"Oh bah dis, hein ! Si tu veux pas m'filer un peu d'oseille y'a qu'à l'dire ! L'est siphonné, lui !"

Et l'imbécile eut la réaction à ne pas avoir: il cracha au visage du prêtre. Celui-ci réagit aussitôt, il l'empoigna par le col et approcha son visage du sien.

"Je te pardonne ton offense, sale petit merdeux. La prochaine fois, tu te ramasses mon marteau dans la tronche. Compris ?"

Et il lâcha l'homme qui ne demanda pas son reste. Il détala à toutes jambes.

Le prêtre secoua la tête de dépit. "On a encore du boulot, Sigmar..." pensa-t-il alors qu'il remarquait l'enseigne du Squig Boîteux. "Tiens, j'avais jamais vu ça. Un squig comme emblème... Pas banal. Peut-être un repaire de traitres à l'Empire. Ou tout simplement des types qui ont un peu d'humour..."

Le prêtre poussa la porte de l'établissement après avoir tapé du pied pour enlever la neige qui s'y était accroché.

Une ombre dont la silhouette dessinait un long manteau dominé par un large chapeau, s'approcha d'une des fenêtres de l'auberge à l'abri de tout autre personne. Le souffle de la personne créa un cercle de buée sur les carreaux ce qui empêchait toute identification.
L'ombre essuya la vitre d'un revers de manche au niveau de sa mâchoire, puis observa l'intérieur du bâtiment, un sourire amère se dessina sur ses lèvre puis il s'éclipsa en toute hâte.

Le ciel était grisatre, nuageux et commençait a s'assombrir lorsqu'un individu enmitouflé dans une belle pélerine verte foncé commença à s'avancer vers la porte de la taverne ...

Puis il s'arreta et soupira

"Sa va faire quelques semaines que je suis parti en mission de reconnaissance, j'espere que l'on me confiera un travail moins enneuyeux la prochaine fois ..."

Il s'avanca alors vers la porte et y frappa fermement deux coups attendant qu'on vienne lui ouvrir ...

Dangorn arriva sur sa fidèle monture au point de rendez-vous. Étrangement Patapon avait très rapidement récupéré de ses diarrhées la dernière fois. Et comme il n'était pas question de prendre la mer cette fois-ci, il y avait peu de chances qu'il refasse le coup d'une maladie diplomatique.

La porte s'ouvrit et le père Kaspar sortit de l'auberge pour rejoindre le chevalier. Il tenait son lourd marteau de guerre sur l'épaule, une besace battait son flanc avec un bruit de verre entrechoqué.

"J'ai pris quelques provisions, pour la route. Un peu de vin..."

Kaspar était content de prendre l'air, c'était toujours un plaisir pour lui de gambader avec les mercenaires.

"Espérons que cette petite escapade nous fera du bien. Je me sens rouillé."

Au deuxième étage une fenêtre s'ouvrit. On pouvait voir le haut d'un crâne chevelu,avec une légère calvitie, qui dépassait péniblement du rebord.

- "Hey en bas ! Hey !" Il y en un moment de silence puis la voix reprit Ahhhhh ! Bon sang ils auraient pu faire des fenêtres moins hautes !

On put entendre le bruit douteux d'un raclement de bois sur le plancher, suivit de celui encore plus douteux d'un gémissement de nain en plein effort. La tête de Branak apparue, les capillaires gris argentés et le regard fatigué caractéristique du prêtre des runes malade.
Il portait sa vieille tunique de travail, et ses lunettes de précision.

- "Ah tiens Dangorn c'est toi ! Qu'es-tu fous sur ton canasson ?

Il prit sa pipe et la rune d'allumage embrasa le tabac. Ah, il l'aimait bien cette pipe, elle avait été son projet final que lui avait demandé son maître. Deux runes, un travail de titan, c'était le summum de son art selon lui. Une rune mineur d'embrasement pour le tabac et une rune de solidité qui avait permit à cette antiquité de passer les siècles sans broncher.

Le prêtre arriva par l'angle mort de la fenêtre :

Toi aussi Kaspar... bordel qu'est ce que vous me cachez les gars ?

"Un peu de vin". Lorsque Dangorn entendit Kaspar prononcer ces mots, il farfouilla frénétiquement dans un des sacs de son paquetage. On entendit un tintement de bouteilles de verre entrechoquées et le visage de Dangorn s'éclaira d'un sourire apaisé.

"Mes provisions sont prêtes également. Salut Branak, nous partons en quête d'une juste rétribution pour Herr Heeck."

Drugnalf ouvrit la porte et sorti de l'auberge. Il avait revêtu sa cotte de maille, son tabard et une cape usée dont la capuche ne laissait s'échapper que le bout de son nez et sa barbe méticuleusement tressée dans de complexes motifs. Il portait sur son épaule, son illustre marteau à deux mains, héritage de sa famille.

A sa ceinture, de laquelle s'échappait une "petite" surcharge pondérale, étaient accrochées sa bourse, sa blague de tabac et une outre à bière. Il avait glissé à son épaule une gibecière dans laquelle il avait fourré quelques provisions en vue d'une voyage pour Nuln. Des fromages frais, du pain, de la viande salée et des gateaux secs.

Arrivé à la hauteur de Kaspar il donna une tape à ce dernier. Le vieux prêtre faisait à présent parti de la confrérie depuis quelques mois, mais Drugnalf appréciait son caractère, qui n'était pas sans lui rappeler celui d'Urvan.

"Mon ami, je sens que ça va être une bonne journée ! Il y a de l'or à se faire et avec un peu de chance on va pouvoir cogner un type ou deux. Monsieur Heeck !" Hurla-t-il en se tournant vers l'auberge. "Veuillez nous guider jusqu'au manoir, nous n'allons pas faire attendre plus longtemps ces mécréants et reprendre votre du... Enfin notre du..." Dit-il avec une drôle de lueur dans les yeux.

Drugnalf Skani a écrit:

" Monsieur Heeck !" "Veuillez nous guider jusqu'au manoir, nous n'allons pas faire attendre plus longtemps ces mécréants et reprendre votre du... Enfin notre du..."

Gräph quitta imediatement le palier de la taverne le sourire au lèvre.

"A vos ordres capitaine ! La journée ne fait que débuter ! En avant !"

En passant au milieu de la troupe de mercenaires pour en prendre la tête, Le jeune homme prit un certains temps pour étudier de plus prés le comportement montures de ces fantastiques guerriers. Un se laver les dents à coup de langue, alors qu'un autre piétinait...
Puis une fois le peintre des bas quartier arrivé à l'avant du convoi. Il fit signe d'un grand geste de la main à la troupe de le suivre.

"Vous verrez ce n'est pas très loin... une demi heure, trois quarts d'heure tout au plus."

Alana sortit à son tour de la taverne et alla rejoindre le groupe en trottinant pour rattraper son retard. L'elfe jeta un regard empreint d'envie sur les montures du convois alors qu'elle reprenait son souffle.

"Ah... il y a Tave qui dit qu'un tableau dans la salle à manger serait du plus bel effet pour attirer quelques clients. Et pour dissimuler les trous causés par les arquebuses dans les murs."

Le regard d'Alana retomba sur les chevaux.

"Et... c'est loin ? On va marcher longtemps ?"

"Ma jeune amie n'aies crainte, le manoir n'est qu'à quelques patés de maison de là. Dans moins d'une heure on y sera. Par contre quand nous irons à Nuln il se peut que nous ayons un peu de chemin à faire, sauf si tu as pris de quoi payer une diligence. Enfin je ne vois pas de quoi tu te plains tu as de grandes jambes..." Dit Drugnalf sur le ton de la plaisanterie.

"Chevauchez donc en ma compagnie, dame Alana. Je peux trouver une place pour votre séant entre le troussequin de la selle et mon paquetage. Prenez donc pied sur l'estrier."

Dangorn libéra un étrier pour qu'Alana puisse prendre appui avec son pied et tendit son bras pour l'aider.

La tête de Branak eu un soubresaut et disparu de la fenêtre.

Le nain fonça vers son armoire. Un tour de clef et la porte du meuble s'ouvrit sur la robe de prêtre du nain, pendu sur son cintre. Beige, avec des losanges bordeaux, les bordures étaient serties de runes diverses et variées, outre son aspect esthétique, cette robe était surtout résistante.

Il retira prestement sa tunique de travail, dévoilant son torse et son dos poilu au public inexistant dans la salle.
Il enfila sa côte de maille, et réapparut au niveau de la fenêtre.

- "Attendez ! J'arrive !" hurla t-il par le fenêtre au groupe qui commençait déjà à partir.

Il prit sa robe à la volée, rentra dedans. Ce fut à ce moment que la côte de maille décida de se coincé dans les replis du tissus. Toujours, quand on est pressé, il nous arrive un truc stupide qui nous font perdre quelques précieuses minutes. Après quelques grognement hostile envers ses vêtements, le nain fut enfin prêt.

Du tiroir de son établi, il prit deux anneaux, l'un d'or et l'autre d'argent. Le premier était pour lui, pour sa maladie, une sorte d'inhibiteur, le second était à titre curatif, un anneau permettant de faire cicatriser quelques blessures.

Il vida sa chope, pris sa canne et sortit de sa chambre en trombe, vérouillant la porte derrière lui. Il descendit les escaliers aussi vite que son vieil âge et son dos le lui permettait.
Traversant la salle, il faillit percuter de peu Tave en train de servir un groupe de soldat venant prendre du bon temps pendant le service.

Il retrouva le petit groupe derrière le bâtiment.

Haletant, porté par sa canne :

- "Z'oriez pu me prévenir quand même. Ça fait un moment qu'on a pas mis quelques baffes ensemble."

Gräph connaissait les ruelles d'altdorf comme sa poche, il guidait les mercenaires avec une grande facilité. Le jeune homme n'adressait la parole à personne mais gardait le sourire, et faisait preuve d'un grande agilité avec son crayon dans les mains.
Les mercenaires avaient l'air soudé, du moins ils se connaissaient depuis un bon moment cela ne faisait aucun doute pour le jeune artiste.

Shandra suivait en râlant contre les jeunes qui étaient toujours en retard et "certaines pimbêches a qui on faisait toujours des manières". Ceci dit, elle gardait un oeil sur Albérick, fermement décidée à mener a bien sa mission divine.
Cependant, les effets du vin de messe étaient entrain de se dissiper et elle commençait à se demander si elle avait bien eu une bonne idée...

Une fois ces prov:isions prêtes, Laconfir sortit tranquillement de l'auberge

-C'est parti mercenaires ! Pour l'or et la !....

Il constata alors sa solitude et aperçut au loin Alana courant pour rattraper la troupe.

Bande de gougnafier Estalien ! songea -t-il
De nos jour on a plus aucun respect, on attend pas les autres... A ces rustres, je m'en va les faire payer, paroles d'elfe ! Se disait-il en courant...

Une fois arrivé à hauteur des autres il dit:

" Ça va la compagnie je vous embête pas ? Non mais je vous jure non de...

Alors il vit le regard des mercenaires qui sonnait comme un: encore en retard celui là.

-Oui bon et bien heureusement que je cours vite sinon sans moi vous auriez...
Enfin bref... Il rumina alors tout seul dans son coin et espérait avoir à affronter des ennemis...

Alberick était reconnaissant que Shandra, bonne excuse ou pas, l'accompagne. Voyant Branak arriver en clopinant il sauta de cheval et tenant Trassdefrhein par la bride il ralenti l'allure pour permettre au prêtre des runes et à Alana de les rejoindre. Le convoi bigarré avançait à bon train sous la houlette de Graph Heeck.

Sous sa longue gabardine de cuir, l'épée que Oronril le "forgeron immortel" lui battait le flanc, et ses vêtements de cuir usagé ainsi que son chapeau rendrai sa silhouette incertaine.

"J'aurais pensée que les transports entraient dans le budget de la confrérie. Mais non, c'est plus sain de crapahuter dans la boue et le froid, diront certains." Dit l'elfe en haussant les épaules tout en feignant de ne pas entendre Shandra.

ravie de pouvoir s'économiser une longue marche, Alana passa son pied dans l'étrier et se hissa sur Patapon alors que celui ci soufflait de mécontentement devant cette surcharge qu'il venait de gagner.

"Toi, tu te tiens bien." Chuchota t-elle au chevalier tout en assurant sa position sur le cheval.