[Archives] Abords de l'Auberge

"Ne vous en faites point Alana, j'ai appris de mes erreurs, et si mon cerveau a tendance à oublier, mes joues en gardent encore le cuisant souvenir et sauront bien le lui rappeler."

Dangorn remis son pied dans l'étrier une fois qu'Alana fut instalée confortablement derrière lui et donna un léger coup de talon sur les flancs de Patapon.

"Au trot."

Lorsqu'ils eurent rattrapé les autres, le bretonnien tira sur la bride pour ralentir l'allure.

Le prêtre cheminait près de son capitaine, adoptant sans le vouloir la même position, le marteau sur l'épaule et le regard au loin, perdu dans ses pensées.

"Oui, un peu d'or pour remplir nos cuves et nos tonneaux de vin et de bière... Et peut-être aussi en donner aux nécessiteux, mon capitaine ?" questionna-t-il avec un petit sourire.

"Ma belle, je pense que je vous paie déjà suffisamment et que vous êtes tous en mesure de vous offrir votre voyage pour Nuln. Enfin je pense que Dangorn ou un autre mercenaire pourra faire un geste pour tes jolis yeux."

Drugnalf lança un sourire amusé à Alana.

"De l'or pour les nécéssiteux... ?" Drugnalf lança un regard interloqué à Kaspar. "Mon ami si tu voulais donner ton or aux nécéssiteux il ne fallait pas être mercenaire... Pour sur l'or ça se gagne avec la sueur et le sang."

- "Bah ça sera pas moi !" Ajouta Branak à propos de ce que venait de dire Drungnalf sur Alana.

- "De toute façon j'ai pas de cheval..." finit-il par dire à l'elfe.

- "Et pis j'ai pas envie de faire de l'ombre à Dangorn... t'imagine bien" Conclua t-il le sourire caché dans la barbe.

D'ailleurs, si il était bien une énigme de l'univers, c'était : pourquoi les humains sont-il aussi attirés par les elfettes ?
C'est bien vrai, une elfe c'est chétive, ça pas de sein, pas de cuisse, pas de bras... c'est tout maigrelet. Pas comme une naine ! Il faillit dire cette phrase à haute voix tellement son interrogation. Un caressa soigneusement sa barbe, en pleine méditation.
Bon une elfe peut être de bonne compagnie, parfois, mais pas autant qu'une naine !
Il laissa tombé ses bras, dépité.

- "Bon on attend que l'autre maroufle est revendu la toile ou quoi ?!"

"Une bonne baffe pour te remettre dans le droit chemin, donc ? C'est bon à savoir." Dit l'elfe, pensive, en faisant référence aux aventures du chevalier avec la jeune femme Dsilée Stark.

Flattant l'encolure de Patapon, Alana ignora les moqueries. "La bave des crapauds n'atteint pas la blanche colombe, dit le proverbe." Murmura t-elle avec un sourire las.

"On pourrais aussi faire un détour par le marché, sinon. Une nouvelle boutique de prêt à porté vient d'ouvrir ! Et... bah, il y a une taverne pas trop loin pour vous, aussi."

La troupe, après avoir quitté Altdorf et emprunté un petit sentier dans la forêt du reikland, se trouva nez à nez avec la grande bâtisse au détour d'un rochet assez conséquent.
Le manoir était apparemment très vieux, du moins les pierres en témoignaient. Deux gargouilles difformes qui ne ressemblaient à rien se regardaient symétriquement au dessus de la porte d'entrée. Qui elle était munie d'une petite ouverture à coulissement placé à hauteur des yeux et obstrué par les toiles d'araignées.

Gräph prit tout naturellement la décision d'aller frapper à la porte mais avant de ce faire il dégluti et se retourna face aux mercenaires.


"On leur fait un effet de surprise ? Vous vous cachez, j'essaye une fois de plus de négocier seul. Et si il refuse vous vous montrez."

Le jeune homme cracha le crayon qu'il avait dans la bouche.

"Ou alors on fonce dans le tas..."

Dangorn avait mis pied à terre et avait aidé Alana à descendre de cheval.

"La deuxième solution me semble fort seyante !" s'exclama-t-il en dégainant son épée.

La perspective d'une bonne vieille charge dans le tas, sa stratégie préférée, semblait le motiver au plus haut point.

Alberick regardait Dangorn avec un air amusé. Il aurait bien sommé le propriétaire d'ouvrir les portes au nom de la loi et se serait fait un plaisir d'inspecter la maison entière au nom de la répurgation du chaos mais cette mission n'avait rien d'officielle, qui plus est il n'était là qu'en tant que spectateur et ne voulait pas gêner les autres mercenaires.

Il se plaça donc en retrait dans l'ombre de quelques frondaisons avoisinantes la main sur la garde de son arme, l'autre sur la poignée de son épée prêt a dégainer l'une comme l'autre.

Le prêtre regardait les gargouilles avec un air dubitatif. Il cracha par terre et renifla un bon coup.

"Se cacher n'est pas ma tasse de thé. Foncer dans le tas sans sommation non plus... Ce serait déplacé, en tout cas. Disons plutôt ce que nous avons à dire, si ça ne marche pas, nous foncerons. Qu'en pensez-vous?"

Revenant de sa balade en forêt, Aenarya entra dans l'auberge de la confrérie et s'assis à une table. Elle allait commander quand elle remarqua un papier fixé sur un panneau à l'entrée de la batisse.
Elle se leva et alla voir. Le papier indiquait que quelques mercenaires était partis récupérer de l'or dans un manoir situé juste au delà de la forêt du Reikland.
"Un peu d'action ne me ferait pas de mal.." marmona l'elfe .
Elle sortit rapidement de l'auberge et décida de rejoindre la troupe de mercenaire en espérant qu'elle n'arriverait pas après la bataille ,(si bataille il y avait ce qu'elle espérait de tout coeur) .
Elle fonca aux écuries, puis en sortit suivie de son coursier elfique quelques secondes plus tard.
" Je suis désolée mon grand mais on repart, il faut rattraper les mercenaires. "

Elle enfourcha sa monture et partit au galop. Vingt minutes plus tard elle arrivait au manoir devant lequel se trouvait la troupe . Elle s'approcha au pas et lança un "Bonjour " un peu sonore.
"Puis-je me joindre à vous mercenaires ?"

C'était une journée comme une autre, les rues d'Altdorf étaient bondées comme à l'accoutumée. Les étalages des marchands attiraient une foule de curieux, des prêcheurs appelaient les citadins à tout céder pour se joindre à eux et implorer leur repentir avant que l'heure du jugement n'arrive, des mendiants suppliaient ceux qui le voulaient à leur offrir de quoi manger et boire, des soldats faisaient leur ronde et quelques nobles entourés de leurs hommes de mains marchaient avec désinvolture au milieu de la populace (qui était tenue à l'écart).

Dietfried tentait tant bien que mal de se frayer un passage entre les passants, il n'était pas forcément à son aise parmi tant de monde. A vrai dire il n'avait passé que bien peu de temps en ville et seul des affaires importantes pouvaient le convaincre de s'y aventurer. Noyé dans cette foule il pouvait passer pour le moins inaperçu si ce n'est ses larges épaules, la sévérité de son visage, son regard perdu et la balafre qui marquait une délimitation nette dans sa barbe de trois jours.

Il était vêtu d'une robe de bure usagée dont le bas était couvert de boue séchée. A sa ceinture pendait un marteau ouvragé et un livre à la couverture abimée. Autour de son cou il portait une chaîne au bout de laquelle se balançait un petit marteau en argent. Enfin la boucle de sa ceinture représentait une comète à deux queues.

Soudain son regard s'arrêta sur une enseigne branlante représentant un squig derrière lequel étaient croisées deux épées. Il esquissa un sourire de satisfaction il avait trouvé ce qu'il cherchait. Le bâtiment semblait calme, il n'entendait aucune rumeur venant de l'intérieur les passants ne semblaient pas s'y arrêter. Soudain une voix vint de derrière lui.

"Ce n'est pas un endroit recommandable mon père..." Dietfried se tourna et se retrouva face à un vieillard, ce dernier était prit d'une fâcheuse quinte de toux.

"Pas recommandable? Pourquoi donc?" Lui demanda-t-il.

"C'est un repaire de coupe-jarret et de fauteurs de troubles. Des mercenaires de la pire espèce, des ivrognes, faut voir le ramdam qu'ils mènent parfois !" Pesta le vieillard.

"Ce sont les Mercenaires du Reikland?"

"Oui mon père, des crapules ! Vous devriez tourner les talons et chercher un meilleur endroit..."

"C'est justement l'endroit que je recherche, je vous remercies bien que Sigmar vous garde." Répondit Dietfried non sans un sourire.

"C'est vous qui auriez besoin que Sigmar vous protège m'est avis..." Finit par dire le vieillard avant de s'en aller.

Dietfried arriva devant la porte et la poussa dans un grincement de gond mal graissé.

Un nain joufflu à la barbe hirsute titubais au loin,
celui ci dansait et chantait de bon cœur.

- Les elfes sa pue... hehe, hehe... Les elfes sa pue... hehe, hehe
les el..f... hips... blhamm, le nain venait de trébucher sur un pavé rebelle.

Quelque heure plus tard, le nain se leva. Le gout de la bière encore présente dans sa bouche,
il aperçut une vielle pancarte, la taverne du Sguig boiteux. il poussa la porte...