[Archives] Au Squig Boiteux, la salle commune

Il était encore tôt mais comme à son habitude Urvan était le premier levé, et comme à son habitude il était déjà affairé à préparer l'ouverture de l'auberge. Alors qu'il remontait les futs de la cave il y eut un violent bruit, comme si l'on avait frappé au bélier contre la porte. Il se dépêcha de poser les futs sur le comptoir et couru voir ce qui pouvait bien se passer.

Quand il ouvrit la porte il retrouva un Dangorn à moitié sonné gisant à terre. Derrière lui le regardaient, l'air dubitatif, un petit groupe composé de Bjarn, Alana et Aelgar. A croire que le jeune chevalier avait encore eu une de ses brillantes idées. Urvan jeta un coup d'oeil à la porte et constata que celle-ci n'avait rien.

"Restez pas ici comme des glands, et rentrez moi donc celui-là par la même occasion." Maugréa t'il en leur tournant le dos pour retourner à ses occupations.

Tave alerté par le bruit descendit les marches avec fracas, armé d'une casserole. Il scruta la pièce à la recherche du moindre agresseur, mais quand il vit les mercenaires entrer en traînant Dangorn il comprit bien vite que le jeune chevalier avait encore eu une de ses brillantes idées (^^).

Encore en robe de chambre, avec un bonnet sur la tête le halfling remonta tout en pestant contre le bretonnien qui ne pouvait s'empêcher de foutre le souc à une heure pareil. Il redescendit quelques minutes plus tard, habillé, et alla voir Urvan qui lui demanda de bien vouloir ouvrir l'auberge et afficher le menu.

Citation :

Aujourd'hui Festag 9 Jahrdrung

Plat du jour :
Ours salé à la bière
Bol de chou bouilli
Chope de Kreik'67
Gateau aux fruits confis

Après avoir passée plus de la moitié de la nuit à dorloter un chevalier inconscient c'est avec reconnaissance que Alana vit la porte s'ouvrir.
Avec l'aide des autres mercenaires elle tenta de trainer le bretonnien à l'intérieur de l'auberge mais c'était sans compter le poids de son armure.

Ils s'attelèrent donc à alléger Dangorn en lui retirant son armure.
- C'est bien le premier qui se fait prier pour se faire déshabiller. Pesta l'elfe en se démenant sur une sangle.

Laissant finalement les effets du mercenaire sur le seuil, ils le tirèrent au milieu de la salle commune où ils l'abandonnèrent.
- Il sera pas dépaysé ici, au moins.

Une fois cette tache accomplie Alana, plus qu'a moitié endormie, monta l'escalier pour aller rattraper son sommeil en retard.

La porte de l'auberge s'ouvrit sur Aelgar, qui affichait encore une fois une mine réjouie. Pourtant la fatigue semblait tirer légèrement ses traits, et l'on pouvait en conclure que la nuit fut assez agitée.
Il passa devant Dangorn, délesté de son armure qui gisait à l'entrée de l'établissement.

"Je vois que je ne suis pas le seul à m'être amusé cette nuit!" dit-il plus fort qu'il n'aurait du.

Il lui tapota l'épaule affectueusement et entreprit de monter les escaliers vers sa chambre afin de se reposer un peu.

La douleur le réveilla quand quelqu'un lui tapota son épaule meurtrie. Le plafond de la taverne fut la première chose que Dangorn put observer par la fente étroite de ses paupières entrouvertes. Celui ou celle qui lui avait touché l'épaule était déjà parti. Il avait mal, horriblement mal à la tête et à l'épaule. Il s'était probablement luxé cette dernière, et il n'avait pas besoin de porter sa main à son front pour savoir qu'il avait une énorme bosse sanguinolente à la tempe.

Il avait froid, il pouvait sentir les courants d'air sur ses bras et ses jambes. On lui avait enlevé son armure ! Même s'il n'était pas nu, car sous la maille il portait toujours un gambison, une chemise ainsi que des braies et des chausses de lin, cette sensation était fort désagréable.

KarakAlaric à son tour entra dans la salle commune. Lui aussi été épuisé après avoir passé la nuit à pourchasser un véritable fantôme. Forcé de constaté que sa course n'avait plus raison d'être, il s'était résigné à retourner à la taverne.
Un fantôme, il en était devenu un, lui aussi, laissant Dangorn, qui giseait sur le sol, afin de monter dans sa chambre et récuperer quelques heures d'un sommeil bien mérité -ou pas-

L’elfe n’avait pu dormir que quelques heures avant que l’activité de la ville ne la tire de son lit. Etouffant de sa main un loooong bâillement, elle redescendit dans la salle commune pour prendre un petit déjeuner.

Dangorn était toujours là, dans sa position de tortue retournée sur le dos. Ses yeux étaient ouverts désormais, bon signe.
Alana s’installa à une table puis se mit à chercher Tave du regard.

- Euh… Quelqu’un a pensé à rentrer l’armure de Dangorn, hier ? Demanda la mercenaire quand elle réalisa que l’amas de ferraille avait disparu.

Dangorn se releva péniblement sur le côté gauche. La tête lui tournait, et il se sentait vaseux, mais il se dit que ça irait... Si seulement il trouvait un rebouteux comme un prêtre-guerrier de Sigmar ou une prêtresse de Shallya pour lui rafistoler l'épaule...

Et son armure, où était-elle ?

Kendor rentra dans la salle commune sans une parole. De toute évidence, il avait passé la nuit dehors, et visiblement pas à faire des galipettes, pour une fois. Sa cape boueuse flottait derrière lui, son armure était tachée de sang, et un filet rougeâtre descendait sur sa joue depuis la racine de ses cheveux.

L'air ailleurs, le mercenaire se dirigea droit vers l'escalier, sans saluer personne.

Urvan observa tout ce petit monde d'un oeil étonné, depuis quelques temps le vieux guerrier nain semblait des plus étranges. Il grommela et observa si Drugni était dans les parages, il jura de ne pas le trouver et appela a voix forte
"Drugni!"

A peine Urvan eut il appelé Drugni que le nain était en bas de l'escalier, vêtu de son armure de maille complète, de son casque à cornes et son marteau négligement posé sur l'épaule. Son visage était un masque sévère impassible. A cet instant il croisa Kendor et lui fit signe de la tête tout en le laissant passer. Il savait que quand son ami était dans cet état il ne valait mieux pas trop s'étendre en explications. Il se retourna et alla retrouver Urvan.

"Bonsoir vieux frère, le salua t'il d'une voix profonde. Qu'y a t'il? J't'ai entendu d'là haut."

"j'ai une question... Précise vieux filou"
Urvan observa la salle d'un oeil les oreilles indiscretes
"Une question du genre étrange, mais a laquelle bien des guerriers on finit par devoir répondre."

"Je t'écoute mon frère..." Répondit Drugni avec une certaine curiosité.

Urvan sourit a son vieil ami, petit a petit son sourire s'effaça. Il sembla a ceux présent que ça démarche se faisait plus lourde, et pour la première fois de sa vie le vieux vacilla avant de s'effondrer comme un roc

Drugni ne pu rien faire quand son vieil ami vacilla, dans son regard se lisait un mélange de stupéfaction et d'incrédulité. Jamais au grand jamais il n'avait vu Urvan faiblir pas même quand ils avaient connu des corps à corps désespérés. Urvan était une force de la nature et le voir ainsi le laissé quoi.

"Mordiable ! On dirait qu'Urvan n'est plus aussi résistant à l'alcool que jadis !"

Dangorn s'avança pour aider Drugni à relever le vieux tavernier, mais plus il se rapprochait moins il avait envie de rire.

"Que diantre lui arrive-t-il ?"

Le souffle du vieux nain était rauque, un filet de voix s'éleva, lui semblant être un effort. Il trouva l'oreille de Drugni
"Dworlin... Trouve Dworlin."
Urvan ne se redressa plus, apparemment il avait sombré dans les limbes, sont souffle de plus en plus laborieux.
Un cri résonna alors que Vallaya arrivait en courant.

"Dangorn occupes toi de Vallaya !" Ordonna Drugni d'un ton rauque.

Penché sur Urvan il regarda son vieil ami dont le teint blême ne prévoyait rien qui vaille. Il se releva subitement et se tourna vers les mercenaires présents.

"Emmenez Urvan dans une chambre, faites bouillir de l'eau et apportez des linges fraîches !"

Il attrapa son marteau qu'il avait laissé à terre et le posa lourdement sur son épaule, il ne pouvait dissimuler qu'il était anxieu et le doute se lisait dans ses yeux.

"Dworlin... Dworlin... Murmurait il pour lui même. Hmmm... J'connais c'nom là... Ma mémoire me joue des tours."

L'elfe s'approcha du nain avec un air anxieux.

- Euh... si vous voulez j'ai ça pour l'aider...
D'une bourse Alana sortit quelques feuilles séchées qu'elle montra aux autres.
- ça permet d'atténuer les douleurs... entre autres... et selon certaines rumeurs...

Aelgar avait descendu les escaliers lorsque le nain avait perdu connaissance. Il s'était de suite précipité auprès d'Urvan mais avait laissé Drugni s'occuper de lui. Puis lorsque celui-ci partit, il s'agenouilla près du nain.

"Rangez ça, dame Alana. Urvan n'a pas besoin de ce genre de drogues pour aller mieux... Aidons-le à monter dans sa chambre, comme nous le demande notre capitaine."

Son regard envers l'elfe avait été sévère. Aelgar prit Urvan par les épaules et regarda Alana avec insistance.

"Ce bougre-là est bien lourd..."

Marxens Koënig avait assisté à toute la scène assis devant son écuelle. Voir un Nain s'affaler sur le sol crasseux d'une auberge n'était pas, en sois, un événement exceptionnel. Même venant d'un rude gaillard comme Urvan.

Non, ce qui interpellait Marxens, c'était le visage couleur cendre du Nain et ses traits tirés. En général, un Nain ayant dépassé ses limites d'alcool sombrait dans une léthargie heureuse où les rêves de pioches et de mines d'or se mêlaient à ceux de Peaux-vertes agonisants.

Ce n'était pas le cas ici. Loin de là...

Le Chasseur se leva.

- "Attendez les Elfes, j'vais vous aider..."

"Dame Vallaya, ne vous inquiétez point, on s'occupe de votre époux."
"Ah mais j'm'inquiète pas du tout, chevalier !" dit la naine en brandissant son rouleau à pâtisserie runique comme une arme "J'veux juste lui dire que malade ou pas, c'est pas à c't'heure-ci qu'on rentre ! Il va m'entendre, nom de Grungni !"

Mordrep se précipita d'abord d'un bond de la chaise ou il était assis, mais la sagesse le fit ensuite ralentir. Il eu un instant de sueur froide puis se joigna aux autres, venant aider son plus vieux compagnon à monter se reposer.
D'un sourire certe forcé il lui glissa à l'oreille malgrès son comat, en lui tapotant dans le dos :

- Détend toi mon frère, ça vas passer.

Puis le nain rajouta :

- Rien ne doit t'inquieter ici bas, toutes tes tâches sont accomplies et ton savoir est transmit. Vient, monte te reposer mon frère.

L'inquiètude se lisait sur le regard humide et la machoire crispée de Mordrep.

"Par la barbe de mes ancêtres je fais le serment de trouver le mal qui te ronge Urvan et je m'en vais de ce pas quérir l'aide de ce fameux Dworlin." Clama Drugni en frappant son poing sur son torse avec révérence.

L'auberge ce matin était étrangement calme, comme si elle avait été désertée par ses occupants. Aucun bruit ne venait trahir la présence d'un des mercenaires. Les évenements de la veille avaient forcé la fermeture de l'établissement pour la journée.

Tave ouvrit la porte pour laisser entrer Alberick et Dalrikmakaz le lieu était désert l'établissement étant fermé.

"Peux-tu me préparer quelques bandages et de l'eau chaude et propre? je dois soigné mon ami... Si ma chambre est toujours telle que je l'ai laissé il y a deux jours tu y trouvera sur la table de quoi largement payer mon séjour et celui de mon ami, ha oui j'oubliais apporte nous aussi de quoi manger, ce que tu as bien sur, je sais que les cuisines sont fermés. Je l'emmene dans ma chambre et je t'y attends, je compte sur toi mon garçon."