[Archives] Au Squig Boiteux, la salle commune

L'elfe avait écouté avec attention l'histoire d'Alberick et ne pût empêcher son regard d'exprimer son affliction à l'évocation de la mort de cette elfe et du chagrin qu'il percevait chez l'homme qui la relatait.

Il tendit la main et prit délicatement la fiole que lui tendait le répurgateur.

"C'est un honneur, messire Alberick. Je vous remercie infiniment de ce geste et je vous promets d'utiliser cela comme vous l'avait expliqué votre amie, en son souvenir."

Aelgar ouvrit la fiole et huma son contenu en fermant les yeux. Puis il la referma délicatement et tendit sa main à Alberick.

"Je ne me suis pas présenté, mille excuses messire. Aelgar de la maison Mornesaule, au service du royaume d'Yvresse, en Ulthuan. Récemment mercenaire de la Confrérie des Mercenaires du Reikland. Pour vous servir."

L'honneur est pour moi messire, si je ne me trompe vous pratiquez l'art de la danse des lames? Un art redoutable que j'admire beaucoup, je vous en prie installez vous et prenez donc un verre de vin.

Parlez moi d'Yvresse. Je n'ai malheureusement jamais pu y aller.

Dangorn cessa de loucher sur les attributs pectoraux d'Alana et sembla s'intéresser soudain à la conversation. Il annonça avec un grand sourire :

"Ah, moi l'ivresse je connais plutôt bien !"

Il y eut comme un gros blanc, et Dangorn sentit une cinquantaine de regards posés sur lui.

"C'est pas grave, laissez tomber."

Alberick leva un sourcil intérogateur, puis retournât à sa conversation avec Aelgar qui avait dérivé sur l'entretien des armes munies de lames en général.

Le vieux amena divers plats et alcool, il posa en sus un verre de lait. D'un regard il observa satisfait la disposition et fit amener le repas du jeune homme par tave, il s'approcha de ce dernier et posa une main protectrice sur son épaule. Puis d'une voix semblable a celle de son fils il laissa perler une voix ou perçait un soupçon de colère
"L'prochain qui s'avise de dégainer une arme, d'armer un fusil, ou même de mal causer a un d'mes clients... J'le pends par les couilles. Est-ce clair?"
Il laissa un silence s'instaurer sur la tablée, et observa chacun des festoyeurs dans les yeux.
"Cette auberge m'appartient encore et personne ne ternira la réputation d'accueil d'un Grungronhar, encore moins des étrangers croteux qui s'présentent avec une simple lettre!"
Son oeil borgne luisait d'un éclat mauvais, visiblement les invectives envers le jeune homme l'avait agacé...
"Quand bien même ce soit des répurgateurs, j'pourrais encore les envoyer vérifier l'existence de leur dieu une main dans le dos et armé d'une cuillère."
Les avertissements étaient là, qui connaissait le vieux savait qu'il avait une sainte horreur du grabuge inutile dans son auberge, tous savaient pertinemment que de répliquer se rapprochait a provoquer le vieux dans un duel a mort.

Ce qui m'emmène ici cher compagnon ? La bière bien sur

Non plus sérieusement je suis ici pour rendre service a mon compagnon d'arme

Dalrikmakaz jeta un rapide regard inquiet vers Alberick

L'elfe n'avait pas relevé la galéjade de messire De Castagne, encore peut-être un peu ivre. Par contre, la mise en garde d'Urvan le satisfit et il hocha la tête à son encontre pour lui signifier son accord. Puis il revint à Alberick.

"Yvresse... Doux souvenirs que ceux de mon enfance dans les bois d'Yvresse. Ne serait-ce pas là un interrogatoire déguisé, Ô répurgateur sans vergogne?"

Aelgar émit un rire chantant.

"Qu'importe... Le royaume qui m'a vu naitre n'est autre qu'un jardin magnifique dominé par les majestueux monts Annulii. Un véritable havre de paix et d'harmonie, sauf lorsque nos cruels cousins Druchii ne viennent piller nos côtes. Mais ce n'est pas là que j'y ai appris la maitrise des épées. C'est à la Tour Blanche d'Hoet qu'est enseigné cet art..."

Et ainsi Aelgar continua d'évoquer son lointain royaume et se perdit dans les descriptions enjouées de cette partie du monde, sans pourtant omettre de garder pour lui une part de ce rêve lointain.

Puis Alberick lui parla de la façon d'entretenir les lames et autres ustensiles de guerre, et Aelgar l'écouta avec attention.

Voyant son compagnon plongé dans une discussion qui semblai le passionné Dalrikmakaz se tourna vers Dwimbar.

Et vous messire nain , que nous vaut l'honneur de votre présence ?

Alberick aprés avoir fait connaissance avec Aelgar se sentait tout à fait en humeur de se dégourdir un peu les jambes et les bras.

Il s'approchât donc d'Urvan pour lui demander l'autorisation d'utiliser la cour intérieur de l'auberge pour s'entrainer au lancer et à l'épée.

Il invitât Aelgar à se joindre à lui pour lui donner des conseils sur le maniement des armes.
Il précisât bien à Urvan que pour ne pas déranger ses clients ils n'utiliseraient en aucun cas des armes à feu.

L'elfe apprécia l'invitation d'Alberick et attendit avec lui l'autorisation d'Urvan. Il lui sourit et vida le contenu de son verre.

"Je vous montrerai volontiers quelques passes d'arme, même si je suis obligé de garder quelques techniques pour moi car elle demandent une certaine maitrise des Vents. Quoiqu'il en soit, il serait bon de s'entrainer un peu..."

Aelgar se leva et toucha le pommeau Larme, heureux d'avoir l'occasion de sortir sa fidèle épée.

"Si vous voulez faire quelques passes à l'épée, je vous invite à aller le faire dans l'Arrière-Cour, elle est faite pour ça et vous ne risquerez point de tuer un client par mégarde. Je vous accompagne, ces derniers temps je suis las de passer mes journées à boire et à perdre mes réflexes. Et il faut aussi que je me muscle un peu."

Disant cela, Dangorn de Castagne vida sa chope, se leva et laissa quelques pièces de cuivre sur le comptoir pour ce qu'il venait de consommer. Il se dirigea ensuite vers la porte donnant sur l'Arrière-Cour et sortit.

"Plus on est de fous..."

Aelgar emboita le pas du chevalier en déposant quelques pièces sur le comptoir pour le verre de vin. Puis il sortit dans l'arrière-cour en faisant signe à Alberick de faire de même.

Bien messieurs amusons nous rendez vous dans l'arrière cour

"Non, on dit plus on rit"
La voix rude de Bjarn avait précédée la rhétorique du répurgateur, un rapide sourire éclaira son visage austère et il suivit la troupe

Dalrikmakaz attablé en train de boire sa bière sentit l'atmosphère changé, un courant d'air glacial
Lorsqu'il entendit l'incantation prononcé par son compagnon à l'extérieur Dalrik' se levât d'un train et se précipita à l'extérieur

Drugni qui était en train de vaquer à ses occupations entendit son vieux compagnon, Urvan, l'appeler de l'arrière cour. Il maugréa puis alla vers la porte menant à la cour extérieur. Il ressentait une sensation bizarre comme-ci quelque chose ne tournait pas rond.

"Hmmm... On dirait bien qu'ça pue la sorcellerie !" Rumina t'il pour lui même dans sa barbe.

Darlikmakaz était las, toute ces révélation l'avait épuisé.
Il s'assit lourdement à la première table de libre et commanda une bière pour lui et pour Bjarn

Dwimbar avait vu tout ce beau petit monde défiler devant ses yeux puis s'enfoncer vers l'arrière-cour. Alors qu'il discutait avec Dalrikmakaz, ce dernier s'en alla aussi comme une flèche vers ce qui semblait être une joute d'entrainement.
Dwimbar monta dans sa chambre et observa chacun des "duellistes" depuis la fenêtre. Alberick lança un coup d'une force colossale sur le bouclier de Bjarn. Le Nain tenta aussi de répliquer et visiblement ses muscles contractés et la haine tordait son visage, il s'appretait à découper en rondelles le répurgateur tombé à genoux... Duel au premier sang ? Entrainement ? Il semblait pourtant que ces deux là réglaient un compte vieux de cent ans...
Dwimbar souleva ses épais sourcils en guise de mécontentement.
-Il faudra certainement plus de justesse et de retenue si nous voulons que les mercenaires soient efficaces au combat... pensa-t'il.
L'impétuosité est une bonne alliée sur le champ de bataille mais elle doit être savamment dosée.
Il rassembla ses plans et croquis et descendit les escaliers prestement. Il allait chez Belegol à la forge, des idées et expérimentations plein le crane...

Sans un mot Bjarn se laissa a son tour tomber sur la chaise, observant le compagnon du répurgateur, il tira sa bouffarde qu'il entreprit de bourrer puis d'allumer.
"J'espère que je ne commet pas une erreur."
Sans un mot de plus il tira une bouffée de tabac et se mit a observer la salle dans les volute de son tabac a pipe

Dangorn rentra dans la salle commune, et se dirigea vers le bar.

"Bonsoir Urvan, je vais mangeailler rapidement, après quoi je vais me coucher. Dis-moi, qu'y a-t-il de bon à becqueter ce soir ? Si Yadaraf n'a pas terminé de préparer le repas, j'irai me servir aux cuisines et je te rembourserai après."

"panse de brebis farcie et boudin de grobbi"
Le vieux lui désigna une table
"Va t'asseoir je t'apporterais le reste"

De retour de l'arrière cour Alana franchit la porte de la taverne. Se tenant sur le seuil elle parcourra l'assemblée des clients et mercenaires présents.
La salle était bondé. Au point que l'elfe ne pu même pas trouver celui qu'elle cherchait.
Apercevant Tave elle s'approcha de l'homme pour tirer sur la manche de sa veste.

Où est Petrus ? Demanda t'elle.

Le chevalier bretonnien allait s'asseoir, non sans repousser un clochard qui voulait lui prendre la place.

"Dégage, le vieux..."
"La vieille !" répondit le clochard qui était en fait une clocharde mais très très moche.
"La vieille, pardon. Ceci est ma place."
"J'ai vingt-sept ans."
"Quoi ?"
"J'ai vingt-sept ans, je ne suis pas vieille."

Dangorn ne savait plus où se mettre. Tous les chevaliers de Bretonnie connaissent la fameuse histoire du chevalier Yvain qui, s'étant montré odieux avec une vieille paysanne laide, avait vu celle-ci se transformer en belle jeune femme car il s'agissait en fait d'une sorcière, et elle lui avait jeté un mauvais sort. Il se calma donc, essayant difficilement d'imaginer comment une chose aussi hideuse pouvait se transformer en canon de beauté. Il fallait quand même un très grand effort d'imagination.

"Bien, excusez ma méprise, je ne savais pas comment vous appeler."
"Vous pouviez m'appeler Ingrid."
"Je ne savais point que vous vous appeliez Ingrid."
"Vous n'avez pas cherché à le savoir."
"C'est vrai. Mais trouvez-vous donc une autre table, celle-ci est prise."
"En quel honneur ?"
"Le tavernier me l'a confiée."
"Il me l'a donnée à moi aussi."
"Voilà qui est fort ennuyeux."
"Ecoutez, vous êtes beau jeune homme, j'accède à votre requête si vous accepter de passer la nuit avec moi."

La mocheté le toisa d'un regard concupiscent. Son visage n'était qu'un masque de chair ridée et couverte de pustules. Elle avait presque plus de barbe que lui.

"Voyons, il n'en est point question !"
"Dommage, vous ne savez pas ce que vous perdez. En attendant j'étais là la première."
"Mais c'est faux ! Je suis arrivé avant vous !"
"Et que faites-vous de la galanterie ? N'est-ce pas ce qu'on enseigne aux chevaliers dans votre pays ?"

Cette affreuse morue mettait Dangorn hors de lui. En plus elle postillonnait quand elle parlait et son haleine empestait le purin.

"On n'enseigne point de se laisser enquiquiner par des manantes crasseuses, et vicieuses qui plus est ! Déguerpissez ou je ne réponds plus de moi !"
"Très bien, fougueux chevalier, je m'en vais. Je m'en vais."

Rouge de colère, Dangorn regarda la laideur nauséabonde s'en aller tandis qu'il prenait une chaise pour s'asseoir.

"Enfin, en voilà des manières ! Pour qui se prend-elle ceste harpie ?"

Puis il n'y fit plus attention. Il ne la vit pas lui jeter un dernier regard triste avant d'ouvrir la porte. Il ne vit pas non plus qu'en sortant de l'auberge, l'horrible gueuse s'était changée en une magnifique femme au port gracieux, à la peau douce et blanche et à la longue et soyeuse chevelure rousse. Métamorphose que certains poivrots remarquèrent avec surprise, mais l'attribuèrent à la quantité d'alcool qu'ils avaient ingurgité.

Dalrikmakaz las de cet journée et ne sachant que dire de plus à Bjarn décidât qu'il serai mieux au coté de son frère d'arme. Péniblement il se levât

Désolé frère nain je me retire pour me reposé si l'on me cherche je serai dans la chambre de mon compagnon

Ceci dit il se leva et monta à l'étage, dans la chambre d'Alberick

Voyant le refus brutal opposé par le chevalier, Alana ne pu s’empêcher d’éclater de rire.

- Mais… mais quel goujat ! Railla l’elfe en tentant d’adopter vaille que vaille un air offensé. Mais ses nombreux éclats de rires réduisaient à néant tous ses efforts.

-Une si… jolie… je ne sais trop quoi. Et monsieur nous joue les difficiles. Ah ! Et dire qu'elle s'offrait librement à toi pour une simple table. Ce n'est pas moins cher que tes bordels habituel ? Et ne me dis pas que ce n'est pas la même qualité.

L'elfe avait maintenant les larmes aux yeux et se tenait les côtes des deux mains.

- Mais la pauvre ! Ah ! je m'en souviendrais... de ne jamais te faire ce genre de proposition, je ne survivrais jamais à une telle humiliation, moi.