[Archives] Au Squig Boiteux, la salle commune

"Mais Damoiselle Alana, si j'ay refusé l'offre de ceste gueuse, c'est pour mieulx honorer le serment que je vous ay fait tout à l'heure : n'oubliez point que j'ai juré de monter la garde devant la porte entrebâillée de vostre chambre !" lui répondit Dangorn avec un clin d'œil.

"Qu'est-il arrivé à mon repas ? Urvan a dit il y a bien une demi-heure qu'il me l'apportait."

"Ah non ! Je ne veux pas de cochonnerie devant ma porte. Que ce sois pour monter une garde ou ta clocharde, trouve toi une chambre." Répondit Alana en riant de plus belle.

Dangorn eut l'air faussement outré, et il leva un sourcil.

"Je ne vous comprends guère, damoiselle Alana. Tout à l'heure, vous aviez accepté que je vous protège de Vadhino, et voilà qu'à l'instant vous venez de resfuter votre parole... Néanmoins je m'y attendais : l'inconstance des femmes n'est donc point lesgende !"

Il soupira.

"N'allez point vous plaindre si au petit matin vous vous resveillez au milieu de tripes de porc et au bas de votre fenestre ! Si cela devait arriver, à votre place je prierai vos dieux pour que vous fussiez l'elfe-puma."

Un sourire cruel apparut alors sur son visage.

KarakAlaric se leva et commanda rapidement une bière. Il n'avait pas prété attention aux rixes qui avaient eu lieu dehors, ni au sort du répurgateur recemment arrivé. Toutefois, il plissa longuement ses yeux lorsqu'il vu la vieille humaine que Dangorn avait rejeté se transformé en une beauté éblouissante, meme pour un nain. L'Alchimistre s'appretait à questionner le chevalier quand à son "amie", mais celui-ci était déja occupé à discuter avec Alana. Il patienta quelques instants, et s'installa finalement à la table de l'elfe.
"Oh, vous savez, je peux moi aussi monter la garde devant votre porte, si cela vous arrange. Et mon service sera desinteressé, bien entendu."
Il laissa passer quelques secondes, avant de lancer un coup de tete en direction de Dangorn.
"Et evidemment, aucun intru ne pour passer. Ni le prophete... Ni personne."
Sur ce, il recu enfin sa bière, qu'il commenca à siroter.

Dangorn s'empourpra.

"C'est bien la meilleure, Karak ! Vous osez insinuer que ma proposition chevaleresque était intéressée ! J'en ay défié en duel pour moins que ça. Et qu'avez-vous à me reprocher d'avoir vilipendé une hideuse paysanne qui me prenait pour un galopin couchant avec les laiderons ? Cela m'estonneray fort que vous la connaissiez. Non mais avez-vous desjà vu tel culot chez une gueuse ?"

KarakAlaric leva les mains en signe de redition.
"Oh-là, mon ami, je n'ai pas voulu vous offensquer, j'offrais simplement à Alana un service qu'elle semblait rechigner à vous demander pour je ne sais quelle raison. Vous ne m'accuser pas de vous diffamer, tout de meme ?"
Le nain but un peu de sa bière, puis fixa Dangorn, l'air peiné.
"Quand à votre gueuse, je pensais que vous étiez au courant qu'elle s'est transformée en sublime demoiselle rousse au moment ou elle est sortie de la taverne. Je m'appretais justement à vous poser quelques questions quand à cette ... délicieuse humaine."
L'Alchimiste allait reprendre une gorgée de son breuvage quand il s'apercu que sa choppe était vide. Il fit la moue tout en la reposant comme on pose le corps d'un proche dans sa tombe, avec tristesse et regret.
"Ah, et au fait, Sir Dangorn, si vous pouviez eviter de m'appeler "Karak", à l'avenir, mais plutot "Alaric". Je vous en serais extrement reconnaissant. Cela me rappelera ma jeunesse..."

Dalrikmakaz descendit rapidement les marches, traversa la taverne avec la plus grand discrétion. Puis vérifiant d'un coup d'oeil rapide que personne ne le suivait, il s'engouffra dans la nuit noir, afin de retrouvé sur son ami

Alana eut l'air quelque peu étonnée par la proposition du nain. Mais elle lui sourit avant de lui répondre.

- C'est bien gentil Alaric mais il va falloir que vous vous rentriez tous dans la tête que je ne suis pas en sucre. Et que je suis en mesure de repousser aussi bien les prophètes assoiffés de sang que les... autres choses friands de chair fraiche.

Hélant Tave qui se promenait en quête de commande, l'elfe lui demanda une infusion ainsi qu'une assiette de légumes.

- Mais si vous êtes tellement désireux, tous les deux, de me... protéger, j'installerais un matelas... dans le couloir. Ma pauvre petite chambre de mercenaire est, hélas, trop petite pour accueillir un deuxième lit.

KarakAlaric hocha la tete vers Alana en signe d'approbation, et s'appretait à répondre, quand un hurlement inhumain se fit entendre, pas si loin de la taverne. Ce cri lui hérissa d'un coup les poils du dos, et le nain fremit lorsqu'il cru comprendre ce qui pouvait declencher une telle plainte. Seul quelqu'un qui souffrait de la meme sorte d'affliction que lui pouvait...
"Avec moi." se contenta-t-il de dire, tout en fixant Dangorn et Alana. Le nain pris son fusil à deux mains, et commenca à le charger tandis qu'il se ruait à l'exterieur.

"Allons bon, que diantre se passe-t-il encore là-dehors ?"

Dangorn pris sur son paquetage son bouclier ainsi qu'une sangle et dégaina son espadon qu'il tint à une main. Aussi vite que son armure brinquebalante le lui permis, il passa la porte ouverte et courut rejoindre Alaric, arme lourde au clair et écu levé.

Poussant un soupir, l'elfe jeta un regard de regret à l'assiette que Tave venait de déposer devant elle puis se leva.

- Je vous suis. Dit elle en rabatant le capuchon de sa cape sur son visage.

Aelgar descendit les escaliers les sens aux aguets. Il n'y avait pas grand monde et il ne vit qu'Alana sortir précipitamment de l'auberge.

"Mais que se passe-t-il ici? cria l'elfe à la belle guerrière. Dame Alana! Où allez-vous donc ainsi?"

Se retournant l'elfe se contenta de hausser les épaules tout en lançant un regard dans lequel son compagnon ne pu lire que l'incompréhension totale.

Elle fit cependant un geste à Aelgar pour l'inviter à la suivre.

"Au nom d'Asuryan..."

Aelgar haussa lui aussi les épaules et suivit Alana du mieux qu'il put, ne sachant trop ce qu'il poursuivait ainsi.

L'auberge était calme, les derniers clients finissaient de boire leur verre paisiblement où se dirigeaient vers leurs chambres à l'étage. Urvan occupé à nettoyer les verres derrière le comptoir fit signe à Tave d'aller fermer la porte de la taverne.
Le halfling qui passait un coup de balai alla s'en chargé, il invita ceux qui n'avaient pas de chambre à sortir et une fois ces derniers parti accrocha la pancarte annonçant la fermeture puis ferma la porte à double tour.
"La recette est bonne patron? Demanda t'il à l'attention du vieux.
-Pas mauvaise, mais on a vu mieux... Répondit Urvan en posant son chiffon sur le comptoir. Bon... Tu finiras de passer le balai et tu pourras aller te coucher.
-D'accord patron ! S'exclama Tave pas mécontent que la journée se finisse."

*****

La salle commune est pour l'heure fermée, elle réouvrira à partir de minuit pour une nouvelle journée. Je m'excuse si j'ai coupé brutalement mais il fallait bien commencer à un moment pour appliquer le nouveau système. Vous pouvez toujours RP dans les autres zones de la taverne et pour ceux qui n'ont pas pu rejoindre leur chambre avant la fermeture il reste toujours l'écurie

En tout cas félicitation à tous ! Ce fut une première bonne semaine de roleplay et j'espère que la prochaine sera encore meilleure et que nous serons toujours plus nombreux

Konigstag, den 31. Pflugzeit.

Tave, épuisé par sa journée d'hier, avait mis du temps à se lever ce matin-là. Il reposa la craie près du tableau noir en poussant un soupir de lassitude. Cette situation ne pouvait plus durer, il fallait un nouvel aubergiste pour reprendre la taverne.

C'est seulement à cet instant qu'il remarqua le nouveau venu, dont le casque dépassait à peine du bord du comptoir.

Le brisefer — car à l'évidence c'en était un, au vu de son armure et de son casque ornementé — était brun, sa barbe sombre était décorée de bagues argentées, et ses yeux avaient la couleur de l'acier.

"Bonjour... Tave, c'est ça ? J'me présente, Nadrong Kreikansson Couilles-de-Bois. Feu mon père, Kreikan — Grungni ait son âme — était brasseur dans cette taverne."

Il posa le bout de la hampe de sa lourde hache sur le sol, s'appuyant sur elle comme si c'était une canne.

"J'suis venu à Altdorf pleurer cette perte, mais aussi prendre sa succession. Chez les Couilles-de-Bois on est brasseur de père en fils, de grand-père en petit-fils, d'arrière-grand-père en arrière-petit-fils, d'arrière-arrière..."

Nadrong vit que Tave dodelinait de la tête, il sut qu'il devait aller droit au but s'il ne voulait pas que le halfeling s'endorme debout devant lui.

"...Hrm, bien, bref, j'vous propose de vous aider à tenir cette baraque et à la fournir en bonne bière naine. La recette de la Kreik, on la connaît tous dans la famille vous savez. De génération en génération on s'la transmet. Par contre « 66 », c'était une idée juste de Kreikan. Il a été le premier à mettre le degré d'alcool à côté du nom de sa bière. Bon, alors, qu'vous en pensez ?"

"J'en pense que tu tombes à pic, brisefer. Mais c'est le capitaine Kempel qu'il faut que tu voies pour te faire engager, cette taverne est le repaire de la Confrérie des Mercenaires du Reikland et l'aubergiste doit être l'un des leurs." répondit Tave.

"Si il t'accepte, viens vite m'aider, je suis complètement débordé."

"Très bien Tave, j'vais aller voir ce Kempel et j'reviens."

Nadrong chercha du regard la porte du bureau du capitaine et la trouva sans difficulté. En chêne massif, elle semblait cent fois plus solide que les autres portes du bâtiment, et sur une grosse plaque de bronze était gravé le mot "Capitaine" en lettres capitales gothiques.

Il se dirigea vers elle, et frappa avant d'entrer.

Dietfried arriva dans la salle commune et n'y trouva pas grand monde hormis Tave qui était en train de faire reluire le comptoir. La rumeur faisant état de la peste freinait le commerce, les gens ne sortaient plus de peur d'être à leur tour contaminé. Les autres mercenaires qui avaient quitté la salle des honneurs le suivaient jusque dans la salle commune.

"Monsieur Tave servez nous donc une tournée de votre meilleure bière ! Mes frères ce soir nous allons boire à la fraternité, à l'honneur et à la bravoure ! Nous allons boire plus que de raison, nous allons chanter et rire ! Mes frères sachez profiter de ces instants de répit car ce sont peut être les derniers... Une époque sombre nous attend mais n'ayez crainte car cette époque sera pour nous un excellent moyen de briller et de faire valoir le nom de la Confrérie à travers les champs de bataille. Sigmar est en chacun de nous, dans nos cœurs et il nous donne le courage et la hargne nécessaire pour affronter les horreurs qui ne tarderont à poindre le bout de leur nez... Soyez dignes mes frères, soyez à l'image des héros d'antan dur comme le roc, puissant comme la mer et à la fougue ardente comme le bucher ! Il n'y a point d'issu pour le lâche seul le brave, l'humble et l'honorable sera récompensé. Mercenaires rappelez-vous ce pour quoi vous vous battez et criez haut et fort : Pour l'or et la gloire !"

A ce moment il leva sa chope tandis qu'à l'unisson les mercenaires l'imitaient.

Nadrong suivait le groupe, silencieux sous le nasal de son casque. Il observait les mercenaires, très enthousiasmé par la cérémonie à laquelle il venait d'assister quoiqu'un peu déçu de ne pas reconnaître grand-monde de ceux que son père Kreikan et tante Shandra lui avaient naguère décrit.

Il rentra dans la salle commune avec les autres, et laissa le capitaine finir son discours et les mercenaires trinquer à la devise de la confrérie. Puis il se dirigea vers Dietfried pour lui parler de son projet.

"Capitaine Kempel, j'aimerais m'entretenir avec vous. Je suis Nadrong Kreikansson Couilles-de-Bois, et si ce nom ne vous dit rien, sachez que Drugnalf Skani a bien connu mon père. Dans la famille on apprend le métier du brassage du houblon avant même d'apprendre à marcher. Kreikan avait un atelier dans la cave de cette auberge, et si vous le permettez, je souhaite reprendre ce qui lui appartenait. A moins bien sûr que vous ne m'autorisiez à prendre sa suite, et à brasser la Kreik'66 pour la clientèle du Squig Boiteux. J'ai entendu dire que Tave avait besoin d'aide pour gérer la taverne."

Alberick accompagné de Dalrikmakaz se joignit aux mercenaires pour trinquer à l'or et à la gloire, heureux d'avoir enfin des gens à qui s'attacher. Puis ne pouvant s'empêcher d'entendre Nadrong prononcer le nom de Shandra il se tourna vers lui.

"Tiens donc, mon bon ami, Shandra est donc ta tante, si je ne me trompe pas dans ta généalogie? Je l'ai justement vu dernièrement, si tu le souhaite lors de mon prochain voyage voudra tu m'accompagner pour lui rendre visite?"

"Ainsi vous dites être le fils du fameux brasseur Kreikan..." Dietfried se pencha pour faire une révérence à Nadrong. "Ecoutez votre père a une renommée qui le précède dans une bonne partie du Vieux Monde pour la qualité de ses breuvages et je sais que chez vous les nains le talent est une affaire de famille."

Dietfried fit signe à Tave de lui servir un bière qu'il tendit au nain.

"Voici ce qu'il reste de la réserve de votre père, j'ai cru comprendre qu'elle a fait la réputation de l'établissement et votre offre ne peut se refuser. Venez en parler dans mon bureau nous serons tranquille."

Nadrong se mit à rire en entendant parler Alberick.

"Héhéhé, mon jeune ami vous vous fourvoyez. J'dis souvent par abus de langage que Shandra est ma tante uniquement car elle s'disait la sœur d'armes de mon père, mais j'vous rappelle qu'elle était une humaine, et qu'j'ai quatre-vingt-douze ans, elle ne peut donc pas s'trouver dans ma généalogie. Je me demande bien où vous avez bien pu dénicher un tel document d'ailleurs huhuhu..."

Puis il se retourna vers Dietfried.

"Après vous, capitaine." et il suivit Dietfried dans son bureau.